Page 5 - Projet 1
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Je le vis dans sa chemise blanche, les bras dénudés, brunis par le soleil. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, roulant le long de ses tempes. Le coin de ses lèvres se soulevait lorsqu’il me pointa au loin l’horizon. De son index une nouvelle promesse était faite. La promesse de l’infini. Face à l’étendue d’une mer sauvage, il me promit de nouveaux rivages. Nos doigts s’entremêlèrent et je sentis la tiédeur de sa peau contre ma paume.
Ma main semblait si petite dans la sienne qu’il aurait pu la briser si le désir lui en était venu. Il frotta ma main contre sa joue, signifiant son impatience. Les bruits de nos pas martelant le sol étaient couverts par les tintements des verres dans les cafés. Les fenêtres des restaurants ouvertes, les assiettes finissaient d’être empilées. Dans quelques heures les rues étroites se replieraient à nouveau. Les touristes encombreraient les rues étroites et des odeurs d’épices émaneraient à nouveau des appartements du second étage.
Au tournant de la rue, il me sourit puis rejeta sa tête en arrière pour rire. Et j’eus envie de l’embrasser.
La mer au loin semblait sans fin. Semblable à l’étendue de la vie. Il n’y a pas de limites, seulement une continuité.