Page 7 - Projet 1
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Il y a une chanson magnifique dont mon professeur m’avait appris la
signification. Tant de souffrance en un seul pays. Pays détruit, renié mais malgré toutes ces horreurs a trouvé la force de se relever. J’admire chaque pays capable de puiser suffisamment dans ses ressources pour survivre aux destructions qu’il subit. Ces pays m’ont appris qu’il fallait accepter chaque situation avec sagesse. Je pense que chacun de nos années de malheur se compte en années de bonheur. Il est surtout important de savoir qui nous sommes.
Les événements extérieurs peuvent nous atteindre, mais nous sommes maîtres de notre vie, de notre bonheur. Car la vérité est que le bonheur est intérieur. Je me suis un jour réveillée avec un sentiment de liberté immense. Je venais enfin de comprendre que tout est possible. Si aujourd’hui nous décidions de faire notre propre malheur, nous détruire, nous le pourrions. Si nous sommes prêts à tout abandonner et nous enfuir dans un pays lointain, nous le pouvons.
Il y aurait une multitude d’exemples que je pourrais te citer. Mais tous veulent dire que nous sommes la seule et unique personne à pouvoir décider de notre futur. Il y a une citation de Nietzsche qui est à mon sens très parlante « Devient qui tu es ! Fais ce que toi seul peut faire. » Car nous sommes capables de tout, nous ne pouvons échouer. L’échec n’existe pas. Nos expériences ne forment qu’un apprentissage qui nous propulsera vers un avenir meilleur.
Je suis un jour entrée dans un pub irlandais où une jeune femme était assise à l’entrée. Ivre, elle me fit signe de m’asseoir à côté d’elle. Elle parla longuement puis me tendit une boîte et me dit de jouer avec les autres en attendant de terminer son verre. Puis elle me désigne un groupe de musiciens dans le fond de la pièce. J’ouvris la boîte et découvris un vieux violon.
Je lui répliquais que je ne savais pas jouer, mais elle me répondit :
« - Tu n’as pas besoin d’apprendre la musique. C’est toi qui la vis. Écoute simplement ton coeur. »
Voilà la façon dont laquelle je suis arrivée dans un pub irlandais, entourée d’excellents musiciens, moi petite Française, qui ne sait pas aligner deux notes de musique. J’ai dû leur offrir ce soir-là la pire version des Rolling Stones qu’ils aient connue. Mais je ne saurai trouver les mots nécessaires pour décrire la magie qui existait en cet instant. La magie de ce pays.
Lorsque nous sommes sur une plage entre deux vallées et que l’horizon est à perte de vue. Il suffit simplement de fermer les yeux pour sentir la brise chatouiller notre visage. Les rochers, échoués sur le bord de l’eau, prennent la forme de visages, de totems surveillant ce lieu. Les nuages s’amoncellent dans le ciel. Il va bientôt pleuvoir. Mais je reste encore quelques instants à contempler l’horizon. Le roulis des vagues se fend sur la pointe de la colline. Au loin, on peut apercevoir un bateau. Il lui faudra encore quelques heures avant d’arriver à sa destination. Peut-être se dirigera- t-il vers d’autres contrées. Les gouttes de pluie s’abattent lentement sur mon visage, roulant dans les cheveux comme des larmes rouleraient sur mes mes joues. N’importe