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11 septembre 2016
Dans quelques heures, j’aurai dix-huit ans. Tout au long de ma courte existence, il m’a semblé que devenir majeur serait signe d’une nouvelle vie, d’un renouveau. Je me suis toujours imaginé devenir une belle jeune femme assumant ses choix et prenant sa vie en main. Pour moi dix-huit ans, signifiaient partir. Partir très loin et ne revenir seulement lorsque j’aurai compris le sens de mon existence. Je commence peu à peu à réaliser que c’est, en fait, le chemin de toute une vie.
Je me suis endormie hier soir, sans aucune raison, les yeux humides de tristesse. Je reste bien pensive aujourd’hui. Parfois, je crois, nous ne réalisons pas nos limites. La vérité est que demain, j’aurai dix-huit ans et je serai toujours une petite fille. Nous ne grandissons jamais réellement, il y aura ce grand enfant dans notre coeur et qui guidera éternellement nos sentiments.
29 novembre 2016
Cela fait quelque temps que je n’ai pas écrit dans ce carnet. Était-ce par peur ? Je ne me sens plus la force rien, sauf de t’aimer. Parfois, je n’ai plus la force de me battre quand tout va mal, alors je reçois les coups tête baissée.
Que vais-je devenir ? Tu peux comprendre en effet pourquoi mon coeur vole en mille morceaux ce soir-là.
J’ai besoin d’une pause d’un mois, peut-être plus pour prendre le temps de réfléchir à mon avenir et te retrouver toi. J’aimerais que mes nuits puissent durer une éternité, car il n’y a que dans mes rêves que je me sens à ma place. Je n’ai qu’une envie : partir.
Utiliser les mêmes mots peut paraître parfois un peu redondant. Cela montre les limites de notre langue. La langue française, elle, n’est faite que pour cibler l’idée de la phrase. La langue anglaise, poétique, caractérise chaque sonorité par un mot. Je trouve cela tellement beau d’être capable de décrire avec justesse ce que l’on ressent.
La vie à encore tellement de choses à m’apprendre. Je parviendrai un jour à savoir la raison qui m’a donné vie dans ce monde.