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Cette biographie m’incite à vous raconter la bataille de Beachy Head, nom que les Français ont
 transformé en Béveziers, comme si vous y étiez ou presque...
Le 9 juillet 1690, au large de Beachy Head, par 50°44N et 0°16E, s’alignent deux armées navales dans un ordre qui rappelle celui des batailles terrestres.
Le Comte Anne Hilarion de Tourville qui commande l’ensemble des forces navales françaises est parti de
Brest le 23 juin à la tête de la marine du Ponant qu’a rejoint depuis Toulon, un mois auparavant, la marine du Levant. Arthur Herbert (Lord Torrington) et Cornelis Evertsen, l’amiral anglais et son homologue hollandais n’ont eu qu’un peu plus de 50 milles à parcourir depuis leur base de l’ile de Wight.
Les belligérants sont déployés chacun le long de trois lignes ou corps qui couvrent une longueur d’environ 10 milles en supposant que chaque navire est espacé d’une encablure (environ 180m) de son voisin.
Chaque corps constitue une escadre avec une arrière-garde, un corps de bataille qui forme la ligne centrale et une arrière- garde. Aux mâts de misaine et d’artimon flottent les marques de chaque escadre. La France arbore un pavillon blanc pour le corps de bataille, bleu pour l’arrière-garde, blanc et bleu pour l’avant-garde. Chez les Anglais le rouge désigne le centre, le bleu l’arrière-garde, le blanc l’avant-garde.
Du côté français, on admire au centre le Soleil Royal*. A son grand mât claque au vent la marque de Tourville. Ce navire, construit à Brest en 1669 est éblouissant dans sa livrée noire,
blanche, bleue et couleur ventre- de-biche, soulignée par des listons d’or et par le rouge vif des
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