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mantelets de sabord. Les sirènes tenant à la main un globe terrestre ont été sculptées à la proue par Coysevox et l’on doit à Puget les sculptures qui ornent le château arrière.
Les trois ponts peuvent porter 104 canons de bronze mais pour améliorer sa tenue en mer il n’en porte que 98 lors de cette campagne. C’est le plus beau bâtiment de toute la flotte de Louis XIV, exaltation de la puissance et la magnificence du règne du Roi Soleil.
75 vaisseaux de ligne, 6 frégates, dont l’Alcyon commandée par Jean Bart et 5 brûlots (le Boutefeu, le Fâcheux, l’Impertinent, l’Imprudent et l’Insensé) constituent l’armada française, forte de ses 4600 canons et menée par 28000 hommes. L’arrière-garde est sous le commandement de d’Estrées et l’avant-garde sous l’autorité de Châteaurenault.
En face, ce sont une soixantaine de vaisseaux dont 22 hollandais qui constituent l’avant-garde sous le commandement de Cornelis Evertsen. Lord Torrington est au centre sur le Royal Sovereing armé de 100 canons. Il dispose de 4153 canons et de 19000 hommes. Toutefois son arrière-garde est faible. Elle ne peut s’appuyer que sur 13 vaisseaux et 912 canons contre 23 vaisseaux et 1390 canons français. Torrington était conscient de cette infériorité et ne souhaitait pas attaquer la flotte française mais l’ordre lui avait été donné d’engager le combat
Le 10 juillet les deux flottes avancent en ligne. Sur les ponts, aux drisses et aux écoutes, dans la mâture sur les marchepieds de
vergues les gibiers s’activent,
attentifs au sifflet des maîtres
d’équipage.
Dans les batteries basses les
servants sont à poste auprès de
chacun des gros canons qui tirent
des boulets de 36 livres. Ils sont
treize, avec le mousse pourvoyeur
des gargousses, aux ordres du chef
de pièce. Chacun a un rôle bien
défini selon sa place autour de
l’affût. Le premier servant de gauche
introduit dans la gueule du canon la
gargousse, sac rempli de presque 6
kilos de poudre. Le premier servant
de droite la refoule avant que celui
de gauche introduise le boulet puis
la bourre faite de vieux cordages
que le premier servant de droite
refoule à nouveau. Les troisièmes et
quatrièmes servants mettent le
canon en batterie en manœuvrant les palans. Ils règlent l’azimut et la hausse sur les indications du chef
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