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de pièce qui les fixe avec le coin de mire. C’est le chef de pièce qui, au moyen de dégorgeoir introduit dans la lumière de canon, perce la gargousse. Il verse dans la lumière la poudre noire contenue dans une corne et en répand un trait qui servira d’amorce à côté de la lumière. Les autres servants se préparent à parer le recul de l’affût, que retient la brague, gros cordage fixé au bordé, avant que le dernier servant de gauche enflamme l’amorce avec le boutefeu. Une fois le coup parti, le premier servant de droite écouvillonne par trois fois l’âme du canon tandis que le chef obture la lumière.
Les deux armadas arrivent au contact. Une série de bordées marque l’engagement au feu. Les différentes évolutions des bâtiments ont rompu la belle ordonnance initiale. Les boulets et les biscaïens
 font exploser les bordés épais de 80 centimètres, brisent les mâts, lacèrent les voiles. Les éclats de bois explosés blessent et tuent les hommes. A la fumée, à l’éclair des canonnades, à la lueur des incendies il faut ajouter le bruit assourdissant du sifflement des boulets, des explosions, des hurlements des marins qui couvrent les cris de souffrance des blessés.
Les Hollandais sont encerclés par l’avant-garde française. Malgré leur résistance, peu soutenus par les Anglais, ils doivent céder.
Evertsen a perdu beaucoup d’officiers, il a vu deux de ses vaisseaux être coulés, d’autres endommagés, un autre, démâté et réduit en ponton, capturé. Il se retire.
Dans l’affrontement la coalition a perdu 17 vaisseaux. La flotte française est pratiquement intacte. La victoire est acquise.
A la mi-journée le renversement de marée va entraîner la flotte française et mettre hors de portée de ses canons les vaisseaux anglais qui ont mouillé leur ancre. Quand, à 21 heures, la marée s’inverse à
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