Page 69 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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Annexe 2 :



                 Extrait de l’article de presse publié sur le site « zinfos 974 », La Réunion, le 18 mars 2014
                 Un voisin atteint de troubles psychiatriques, le cauchemar des locataires


                                                 En octobre 2012, un locataire de la résidence Pierre Loti,
                                                 gérée par la SHLMR, sème la panique dans le quartier de
                                                 Vauban, à Saint-Denis. Il menace de faire sauter l'immeuble
                                                 à l'aide de bouteilles de gaz, et il faut plus de trois heures de
                                                 discussions  avant  que  les  hommes  du  GIPN  ne
                                                 l'interceptent. L'homme, sujet à des troubles psychiatriques,
                                                 n'en  était  pas  à  son  coup  d'essai…À  bout  de  nerfs,  cet
                                                 événement  a  poussé  plusieurs  résidents  à  saisir
                                                 officiellement leur bailleur social, la SHLMR…

               La crainte de la sortie
               "On veut prendre les choses en main. On ne veut plus vivre avec la peur au ventre et assurer
               notre  sécurité",  explique  Valérie*,  locataire  dans  l'immeuble  depuis  quelques  années.  Le
               dernier coup de colère a traumatisé la dizaine de locataires de la résidence. Maintenant les
               résidents se posent tous la même question : "Quand va-t-il sortir ?". Impossible de le savoir
               pour eux. Seule la famille de ce dernier est au courant de sa date de sortie. En attendant, un petit
               comité de locataires a décidé de prendre les devants en alertant les responsables de la SHLMR.
               Un dossier a été monté pour essayer de trouver une solution à leur cauchemar. "On nous a
               demandé de déposer une plainte à la police", poursuit-elle.

               Pas possible de déposer une plainte, seulement une main courante
               Vendredi dernier, la dizaine de résidents se rend au commissariat Malartic. Mais sur place, c'est
               la douche froide. "La police n'a pas voulu prendre notre plainte", explique Valérie. Décidés
               à déposer plainte pour mise en danger de la vie d'autrui et menaces de mort, les résidents
               n'ont malheureusement pas de "preuves" tangibles à fournir aux fonctionnaires de police. "La
               SHLMR nous a demandé de déposer plainte, mais la police ne veut pas la prendre. On nous
               abandonne", lâche amèrement Valérie. Seule solution pour eux, la médiatisation. "On n'en peut
               plus.  La  situation  est  bloquée.  Seule  solution  envisageable  par  la  police,  faire  une  main
               courante si nous mettons en place une pétition et faisons un récapitulatif des faits", précise-t-
               elle.

               La SHLMR suit le dossier de près
               Du côté de la SHLMR on assure suivre le dossier. "Mais cela prend du temps", concède Gaïdeur
               Sanfo, responsable SHLMR à l'agence des Ruisseaux, qui gère la résidence Pierre Loti. Pour
               faire valoir leur droit, les locataires ont dû s'engager dans une démarche de témoignages écrits
               pour le lancement de la procédure. Le dossier est entre les mains du service contentieux de la
               SHLMR. "On fait le travail à ce niveau-là. On doit se pencher sur le volet social et savoir
               quelle  réponse  apporter  pour  cette  personne.  Il  faudrait  essayer  de  travailler  sur  son
               comportement", poursuit-il. Car déplacer le problème dans une autre résidence ou procéder à
               une expulsion est loin d'être évident. Quelques cas d'expulsions existent, mais ils sont le plus
               souvent prononcés avec des dossiers solidement étayés. Pendant ce temps-là, les locataires
               attendent avec inquiétude le retour de leur voisin...».

                 http://www.zinfos974.com/Un-voisin-atteint-de-troubles-psychiatriques-le-cauchemar-de-
                                                 locataires_a69473.html


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