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Orthetrum cancellatum aime se reposer
au soleil, sur des pierres plus ou moins
proches de l’eau – ce peut être aussi
sur du béton, une buse d’évacuation,
sur l’asphalte -, souvent en soulevant
ses pattes avant, si la situation le
permet, une position typique de
l’espèce. Les individus jeunes sont
plus enclins à s’éloigner de l’eau, et on
peut les rencontrer en train de chasser
le long d’un chemin par exemple.
Si les mâles se postent rarement sur
des plantes, les femelles en revanche
le font souvent – constatons que les
couleurs sont bien adaptées au
comportement, et vice-versa.
au septième cieL
Ce sont donc surtout des mâles que
l’on voit. Les femelles sont le plus
souvent cachées aux regards, chassant
plus tard le soir. Si une femelle se
montre pendant la journée, il surviendra
presque inévitablement une copulation
avec des mâles des environs.
La femelle semble attendre le mâle.
La copulation commence en vol et se
termine parfois dans la végétation et
souvent sur le sol.
Elle dure de 5 à 10 minutes. Pendant
la copulation, la femelle tient le mâle
par l’abdomen. Ainsi, une partie de la
couche de cire bleue est frottée et enle-
vée. Les vieux mâles “ avec beaucoup
d’expérience ” sexuellement parlant
sont donc moins bleus, la pointe de
leur abdomen s’affiche plus noire.
Au moment du dépôt des œufs, le mâle
continue d’accompagner la femelle, à
petite distance.
La ponte se déroule avec des mouve-
ments sautillants. Les œufs ne sont
pas déposés sur des plantes mais sur
la surface de l’eau, à proximité du
bord. Après quoi le mâle emmène la
femelle vers un arbre ou arbuste, dans
l’attente d’une nouvelle copulation.
Quelques semaines plus tard, les
larves sortiront des œufs. Elles sont
similaires à celles des libellules
déprimées. Elles vont vivre sur le
fond de l’étang mais sans s’y enterrer.
Deux à trois ans vont passer avant que
cette génération quitte l’eau pour pas-
ser dans l’autre monde, l’aérien…
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