Page 50 - magazine18_Neat
P. 50
HISTOIRE
LA SUEDE
secrète au catholicisme, bouleversa durable-
ment la scène politique européenne. Ce geste,
à la fois personnel et symbolique, présageait
déjà la volonté de la Suède de dépasser ses
limites pour embrasser une nouvelle ère.
La force d ’ un empire surgissant
La Suède, reine de la Baltique
La dynamique de puissance se poursuivit
Au cœur du XVIIᵉ siècle, alors que l'équilibre avec l ’ ascension de figures militaires de pre-
des puissances européennes se faisait sans mier plan, notamment Charles X Gustave.
cesse redéfinir, la Suède surgissait dans la Ce souverain se distingua par sa stratégie of-
pénombre des confins scandinaves pour re- fensive et son esprit d’ e ntreprise en lançant
vendiquer sa place de puissance dominante à des campagnes décisives contre la Pologne
l ’ orée de la Baltique. Animée par une ambi- dont le royaume, fragilisé par des conflits in-
tion sans limite et par un génie militaire auda- ternes et des guerres défensives contre la
cieux, la nation se transforma en un acteur dé- Russie, ne pouvait résister à la rigueur de l ’
cisif dans les grandes manœuvres politiques armée suédoise. La campagne de 1655, mar-
et militaires du continent. quée par des victoires éclatantes et même par
une audacieuse traversée de la Baltique sur
Les prémices d ’ u ne ascension
des glaces, permit à Charles X d ’ imposer sa
fulgurante
volonté : par des victoires militaires et des trai-
L ’ histoire de la Suède s ’ enrichit dès le dé- tés avantageux tels que celui de Roskilde, la
but de ce siècle grâce à une série d ’ Suède accéda à des territoires stratégiques et
événements marquants qui façonnèrent le vit sa sphère d ’ influence s ’ étendre considé-
destin du royaume. La jeune souveraine rablement. L ’ expansion ne se limitait pas à
Christine, issue de la prestigieuse maison de l ’ aspect martial. Afin de financer ses entre-
Vasa, incarna cette dualité entre tradition et prises militaires, le royaume sut forger des al-
renouveau. Née dans un univers rigide du pro- liances économiques et politiques, s ’
testantisme luthérien, Christine fit le choix au- appuyant notamment sur l ’ appui de la Fran-
dacieux de renoncer au trône dès son acces- ce, qui voyait en la Suède un partenaire capa-
sion précoce pour mieux tracer sa propre voie ble de concurrencer d’ a utres puissances eu-
ropéennes.
une décision qui, alimentée par sa conversion