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PORTRAIT
protagonistes sacrés. Biaggio, un critique
italien qui avait suggéré que 'Le Jugement
dernier' serait plus à sa place dans une ta-
verne que dans un lieu sacré, a été ajouté
aux personnages de la fresque. Michel-
Ange s'est vengé en le représentant sous
les traits de Minos, cerné par les diables de
l'enfer. Lui-même s'est donné l'apparence
de Saint Barthélemy. Revenant à son an-
cien projet, Michel-Ange tente de finaliser le
tombeau du pape Jules II. Trop complexe,
ce tombeau n'est finalement qu'un cénota-
phe, et est enfin achevé en 1545, quarante
ans après les débuts de sa construction.
Des milliers de croquis nécessaires à sa créa- Nommé architecte de la basilique Saint-
tion ont révélé une connaissance particulière- Pierre en 1546, Michel-Ange reste actif jus-
ment précise de l ’ anatomie humaine - qu'à la fin de sa vie, prenant le temps de
conception qui influença durablement la suite conseiller ses disciples, et jouant un rôle
de l ’ histoire de la peinture. De retour à Flo- majeur dans la vie artistique de l'époque.
rence entre 1519 à 1531, Michel-Ange revient Bien que réprouvée par l ’ Inquisition, l ’
peindre les murs latéraux de la chapelle Sixti- homosexualité de Michel-Ange est bien
ne à Rome en 1532, à la demande du pape connue. Passionnément amoureux de Tom-
Clément VII. Michel-Ange songe à l'abandon maso dei Cavalieri, il lui a adressé des di-
du projet quand le pape décède en 1534. Mais zaines de poèmes et il n ’ était pas rare que
son successeur, Paul III, nomme Michel-Ange l ’ artiste glisse dans ses œuvres des allu-
architecte, peintre et sculpteur du Vatican en sions sexuelles. Six jours avant sa mort, il
1535. Finalement, seul un mur est décoré, et il est encore au travail à la Pietà Rondanini. Il
n'achève la fresque du Jugement dernier meurt à Rome, le 18 février 1564, à l'âge de
qu'en 1541. Le célèbre 'Jugement dernier' sur 88 ans. Selon ses volontés, son corps est
le mur de l'autel de cette même chapelle. Cet- rapatrié à Florence, où il est enterré dans la
te dernière oeuvre a suscité à l'époque de vi- basilique Santa Croce avec les honneurs
ves polémiques : la nudité joyeuse des per- nationaux. Artiste de génie, on lui doit des
sonnages choquait. Achevée en 1541, elle a œuvres magistrales, célébrées encore au-
été retouchée en 1564 afin de "rhabiller" ces jourd'hui.
