Page 55 - magazine4_Neat
P. 55
ARCHEOLOGIE
par la grande porte dans l ’ Empire Selon Godefroid Kurth, « Tous les peuples pri-
romain d ’ Occident. Peu de documents mitifs ont cru à l'origine surnaturelle de leur
attestent l'existence de Mérovée. Grégoire dynastie. Leurs rois étaient les descendants
de Tours dans son Historia Francorum lui des dieux : c'était leur principal titre à l'obéis-
concède une brève référence et en fait le sance des guerriers, c'était aussi le plus beau
descendant possible de Clodion le Cheve-
titre de noblesse de la nation elle-même ». Il a
lu, qui commence à régner vers 428, suc-
également été suggéré que Merowig soit une
cédant peut-être au roi des Francs Théo-
référence à la Merwede, une rivière néerlan-
domir, sans que l'on sache s'il y a des an-
daise dont le cours initial correspondait, si l'on
nées d'interrègne entre les deux rois : «
en croit les historiens romains, à l'aire dans
Certains prétendent que de sa lignée est
laquelle résidaient alors les Francs saliens.
sorti le roi Mérovée […] ». Une légende,
relatée à une époque plus tardive, la chro- _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
nique de Frédégaire en parle au VIIe mais 3-Iaroslav Lebedynsky, La campagne d'Attila en Gaule, Lem-
me edit, 2011.
sans s ’ étendre d ’ avantage évoquant
_______________________________________________________
simplement sa proximité avec Clodion le Une filiation qui fait débat
Chevelu. Certains historiens se réfèrent Là encore, l'étymologie ne semble pas corro-
au vieil allemand supérieur pour faire de borer cette thèse. Enfin, en se fondant sur une
Mérovée un personnage mythologique qui nouvelle interprétation de deux généalogies
serait le fils de la mer (mari en Franc ) , royales des IXe et Xe siècles, dites généalo-
c'est-à-dire un dieu ou un demi-dieu que gies A et B, l'historien Étienne Renard pose le
postulat que la généalogie B ne retient que la
les Francs honoraient avant leur conver-
patrilignée, faisant de Chlodebaude le père de
sion au christianisme.
Childéric Ier et de Clodion son grand-père pa-
ternel (Chlodius genuit Chlodebaudum. Chlo-
debaudus genuit Chlodericum ). Il en résulte
que les trois noms supplémentaires repris
dans la généalogie A désigneraient les ascen-
dants en ligne maternelle de Childéric Ier. Ain-
si Chlodebaude, fils de Clodion, aurait épousé
Genildis, fille de Childéric, de la lignée royale
des Merowingi (Merowinga en francique),