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Est-ce que votre métier actuel correspond à ce que vous vouliez faire plus jeune ?

     « Oui car c’est un métier institutionnel. Ce qui a beaucoup changé, c’est la pratique
     qui  est  devenue  beaucoup  plus  distanciée  de  l’humain.  La  justice  elle-même  a  un
     budget  plus  restreint  donc  il  faut  aller  de  plus  en  plus  vite,  dans  des  procédures
     dématérialisées. On est davantage dans une volonté de l’immédiateté de la justice ;
     or les délais de procédure sont longs. Cette lenteur est une difficulté récurrente. En tant
     qu’avocat on doit donc s’adapter à cette rapidité sans négliger la réflexion et la prise
     de recul. »

       Qu’est ce qui vous énerve le plus ?
    « J’ai appris à garder mon calme avec le temps, appris à ne pas me laisser envahir par
    le stress. La gestion du stress est un enjeu majeur. Dans mon métier d’avocat ce qui
    « m’énerve »  le  plus  c’est  l’attitude  consumériste  du  client  par  rapport  aux  juristes.
    Aujourd’hui, le conseil juridique est considéré comme « un produit » alors que ce n’est
    pas la philosophie initiale. Le client est toujours dans l’attente d’une solution simple,
    d’un résultat immédiat, alors qu’avant il se laissait guider par les conseils de son avocat.
    La  réponse  judiciaire  n’est  pas  toujours  celle  que  l’on  souhaite.  Concernant  les
    étudiants c’est peut-être vouloir trop vite rentrer dans l’activité économique et ne pas
    avoir assez acquis de connaissances. Le danger serait de vouloir se lancer sans maitriser
    les bons outils. C’est là tout le défi que doivent relever les étudiants. »


    Une anecdote à partager avec nous ?
    « Une anecdote qu’on m’avait raconté à l’école d’avocat sur un jeune avocat  qui
    disait « moi je n’ai jamais peur avant de plaider » et un vieil avocat à coté lui a répondu
    « ça vient avec le talent ». »



    Si vous aviez l’opportunité de refaire des études ce serait quoi ?

    « Si j’en avais l’opportunité, des études de marché (sourires). »

    Si vous pouviez apprendre n’importe quelle langue, laquelle choisiriez-vous ?
      « Je choisirais le norvégien. »

    Je choisirais le norvégien
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