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TENDRESSE




                                          Rémy Bourdon








                  J’ai un ours en peluche,     Je l’ai depuis l’enfance
                      Sa fourrure ternie,       Il m’a suivi partout
                       Sa truffe dévernie     Et je lui dois beaucoup.

              Et ses quelques retouches,      Des choses d’importance :
                  Sous l’oreille, à la patte,     La douceur, d’une part

                 Témoignent des années        Pour ne pas l’abîmer.
                   Passées, accompagné        Pour ne pas l’oublier
                       Par lui. Si délicate,     Au moment du départ

                    Sa présence s’impose      Il faut du sérieux,
                  Dès l’heure du coucher      Aussi. Est-ce futile,
                   Tout près de l’oreiller.    Certains diront débile,

                   Et si ma main se pose,     D’avoir, même plus vieux,
                  À sa place, mais sans lui,     Gardé auprès de moi
                    La songerie s’achève      Ce vestige d’un temps,

                     Et pressé je me lève,    Où j’allais, innocent,
                     L’ampoule m’ébloui.      Trouver, non sans émoi,

                       Sur le sol, le voici,      La voie de la tendresse
                     Je le saisis, l’enlace,    Qui, de nombreuses fois,
                     Le repose à sa place,     Fait renaître la joie

                   Et puis m’endors ainsi.     Sur un lit de tristesse ?

      13.
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