Page 104 - matp
P. 104
Décès
dès 1920 certainement due au retour des hommes. La moyenne d’âge des pères varie de 33 ans au début et à la n de la guerre jusqu’à 37 ans au cours des années 1916 à 1919, tandis que celle des mères reste constante autour de 29 ans.
Plus de cent vingt-neuf naissances, de 1914 à 1919, mentionnent les pères mobilisés sous les drapeaux. Six pères sont déclarés décédés avant la naissance de l’enfant. De même, vingt-trois enfants sont déclarés orphe- lins.
En effet, la guerre va toucher de nombreuses familles et créer de nombreuses pupilles de la Nation. Dès juillet 1911, un jeune homme est tombé « mort au combat contre le Béni-Biss » à Alouna en Algérie. Agé de 38 ans, il est déclaré « clairon au régiment à Debdou ». Il sera inhumé à Aubenas en janvier 1912.
Le premier décès d’un soldat de la Première Guerre mondiale est mentionné le 6 septembre 1914. A cette date, il est possible de remarquer la nette augmentation du taux de décès chez les hommes en lien avec les morts aux combats.
Les actes portent des remarques assez signi catives de la dureté des affrontements : « cadavre retrouvé sur le champ de bataille », « tué à l’ennemi », avec quelquefois l’indication « par obus » ou « par torpille », « manque à l’appel à l’issue du combat », « par suite de blessures par arme à feu » (« balle dans la tête ») ou « constat du décès non fait », « inhumation sur place »...
Au cours de la guerre le nombre total de soldats décédés est de 216 correspondants avec une moyenne d’âge de 29 ans, le plus jeune ayant 19 ans, le plus âgé 46 ans.
Malgré la n de la guerre, quatre personnes décèdent pendant les trois années suivantes. Un soldat, âgé de 21 ans, « mort pour la France des suites de blessures reçues en service » apparaît sur le registre au 28 mai 1919 ; un autre en 1920 décédé en février 1919 des suites de ses blessures à Odessa en Russie. En 1921, deux soldats sont transcrits, décédés en 1920 : un à l’hospice de Montélimar, âgé de 20 ans, et un à Aïn-Tab en Syrie, âgé de 21 ans des suites de maladies contractées en service.
Par ailleurs, une nette augmentation du taux de mortalité apparaît dès 1918 chez les femmes, démontrant ainsi certainement l’arrivée de la grippe espagnole. Malheureusement, les registres ne mentionnent pas sur les actes la cause du décès. Il est ainsi dif cilement possible d’imputer et de relier cette cause à cette augmentation.
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 102