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La mission « Sites patrimoniaux en péril » : trois projets en Ardèche
Le 16 septembre 2017, le Président de la République con ait à Stéphane Bern le soin d’identi er les sites patrimoniaux français en péril, et ce avec l’aide des services du ministère de la Culture et de la Fondation du Patrimoine. De proposer également les moyens de nancement à même de les sauvegarder et de les restaurer.
C’est par l’intermédiaire d’une plateforme numérique et dans le cadre d’une démarche participative intéressant l’ensemble du public que fut dressée une liste de sites constituants d’un patrimoine de proximité. 2 000 monu- ments, furent ainsi portés à la connaissance de la mission qui devait en retenir 251 jugés prioritaires avec, à titre d’exemples, des vestiges archéologiques, des chapelles, des moulins, d’anciens sites industriels (1).
Parmi eux, trois sites ardéchois : la ferme de Clastres à Sainte-Eulalie, la Maison des Chevaliers à Viviers et la Maison de Marcel à Veyrines (commune de Saint-Symphorien-de-Mahun).
La ferme de Clastres à Sainte-Eulalie
La ferme de Clastres est connue des Ardéchois et des visiteurs du Plateau. Anciennement « cloître », la maison-prieuré abritait au Moyen Age les moines de l’abbaye vellave de Saint-Chaffre du Monastier dont dépendaient au spirituel les habitants de Sainte-Eulalie. Mais la maison actuelle date des années 1570 pour l’es- sentiel avec remaniements en 1738-1740 et encore en 1862 avec la création du logis couvert de lauzes. Deux parties la compose désormais : la « pailhisse » couverte de genêts et le « cayrat » ou « queyrat », le logis.
Dernière chaumière située au centre d’un village ardéchois, la ferme de Clastres a été classée monument historique en 1984. En 1980, l’association loi de 1901 Liger en était devenue propriétaire ; elle assure depuis sa conservation et sa restauration ainsi que différentes activités : stages de réfection des toitures en genêt avec coupe et piquage, taille et pose de lauzes, jardin ethnobotanique, expositions et conférences.
La Maison de Marcel
La Maison de Marcel, commune de Saint-Symphorien- de-Mahun est moins connue. Moins que l’église Sainte-Marie de Veyrines, édi ce roman des XIe et XIIe siècles qu’elle jouxte.
Marcel Mourier était propriétaire de la maison jusqu’à son décès en 2016 et assurait l’accueil des visiteurs de l’église. La maison et la grange attenante ont été achetées et sont désormais entretenues par l’association des Amis de Veyrines. L’objectif de l’association est de restaurer l’ensemble, de l’occuper et d’y installer une famille qui porterait un projet d’activité tout en assurant l’accueil des visiteurs de l’église.
La Maison de Marcel constitue un exemple d’architec- ture paysanne du Haut-Vivarais, composé d’une mai- son à étage à laquelle est accolé un bâtiment agricole avec étable au rez-de-chaussée et grange à l’étage. Il demeure des travaux importants à effectuer pour en as- surer la pérennité.
1. Sur les sites industriels en Ardèche, on lira la brochure Sites industriels remarquables éditée par Mémoire d’Ardèche et Temps Présent et la Société de Sauvegarde des Monuments anciens de l’Ardèche en 2018 à commander aux deux associations.
137 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018