Page 149 - matp
P. 149
selon l’expression alors utilisée pour désigner le cœur du village, mais en bordure de la RN 104.
On sait l’importance des cafés dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le « lien social » et à l’époque, du vin qui était la boisson la plus répandue, la plus demandée. C’était le café « Chez Roger » du nom du père Chapus bien qu’il fut tenu principalement par son épouse Eugénie, lui-même ayant créé une entreprise de maçonnerie.
On pouvait y rencontrer des clients de passage venus prendre un café dès 7 heures du matin. A midi, c’était l’heure des ouvriers qui travaillaient sur Vesseaux, par exemple à la construction des hangars aux châtaignes Boiron, et qui prenaient là leur repas. En n, les habitués de l’après-midi venus passer quelques heures dans la cuisine et près du fourneau. Ils étaient quatre « rentiers », en réalité retraités du PLM. C’était l’heure de la belote et du vin plus que du café...
Quant au dimanche, la partie de pétanque occupait toute l’après-midi ; la lle de la maison servait alors le vin blanc, parfois quelques bières. C’était aussi le moment dans la semaine où ces dames, les épouses, venaient tricoter ensemble ou promener les enfants tout en échangeant bien sûr, et tout comme les hommes, les derniers « potins ».
La « jeunesse » en n venait chaque dimanche soir jouer au billard et danser au son du phonographe en attendant la prochaine « vogue » annuelle préparée par les conscrits.
Mais comment parler vignes et vins sans évoquer la mé- moire de Georges Couderc, ce que fait Marie Garnier avant de laisser Geneviève Flory, petite- lle de Geor-
ges Couderc évoquer les souvenirs que lui a transmis son père Max Couderc. Un témoignage qui complète notre connaissance de la famille Couderc, toute entière mobilisée lorsque venait le temps des plantations, et sur les habitudes du savant, couché tôt et levé tôt, tra- vaillant parfois toute la nuit sur ses recherches et consa- crant beaucoup de temps à des échanges internationaux sur son sujet de prédilection, la vigne, mais aussi sur les plantations de châtaigniers voire de mandariniers.
Deux communications en n qui nous ramènent au coeur du paysage vessaudenche.
Tout d’abord sur le sentier paysager de 4,3 km dé ni par deux membres de l’association, Michel Reynaud et André Vielfaure, un sentier aujourd’hui tracé et balisé, accompagné d’une étude toponymique proposée par Marie Garnier avec en projet l’implantation de panneaux paysagers mais d’ores et déjà documenté par l’édition d’un dépliant en couleur que l’on peut se procurer sur internet (site de la mairie de Vesseaux).
Et pour compléter l’information et les connaissances des promeneurs et de tout chacun sur le sentier, une forte communication de Georges Naud, géologue bien connu, qui des blocs de grès aux pierres de calcaire nous aide à découvrir plus avant le sentier et les plantations qu’ils supportent, châtaigniers notamment. Un plus large horizon permet de situer les sommets plus lointains et leur composition géologique.
Comme toujours, les Amis de Vesseaux nous offrent là une nouvelle approche de leur village avec, en même temps, le souci de traiter de thèmes et de sujets qui, s’ils intéressent le site, s’étendent plus largement à la région cévenole qui l’entoure.
On peut se procurer le bulletin des Amis de Vesseaux n°21 - 2018, les bulletins précédents, ou adhérer à l’association en écrivant à :
Les Amis de Vesseaux, Mairie, 07200 Vesseaux
(Dessin de Dominique Durand)
147 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018