Page 62 - Revue 3 A_Neat
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Idée à ma façon
Gabrielle Miramar
Je suis une personne, je voudrais être heureuse, je croise les gens, certains,
heureux, avec de la joie, apaisés, sereins, libres, qui donnent l’impression que la
vie reste à vivre et qu’elle est formidable. Je voudrais avoir comme eux cette aura,
cette flamme intérieure, cette confiance intérieure qui émane d’eaux.
J’ai donc décidé de la voler. J’ai attendu une personne qui faisait partie de ces élus
(par sa jeunesse), mais au moment où je me jetais sur elle, la flamme a disparu, je
l’ai relâchée, ce n’était plus pareil.
J’ai erré à la recherche de cette joie, j’en dépérissais quand mes camarades
pensaient à leur travail et à leurs amours, à leurs sordides histoires quotidiennes,
moi je cherchais LA solution.
Le racket de cette flamme n’avait pas marché et j’ai compris vite que voler un
don, une des merveilles de l’esprit, ne marchait pas ; il fallait le trouver, le
démarcher, l’aimer pour qu’il m’apparaisse.
Je m’y suis employé, mais dans cette quête infinie, je voyais, bien que je sois
mieux, qu’il me manquait quelque chose, quelque chose qui importait, quelque
chose de primordial !
61 En premier, je fis une découverte, un jour où je me trouvais sans rien
d’intéressant à faire et où quelqu’un me dit : pourquoi n’irais-tu pas à la messe ?
J’y allai donc, les mains dans les poches et ce que je sentis fut étonnant ; les gens
autour de moi avaient cette chose, la piété peut-être, qui me manquait. Ils étaient
animés par la foi, première pièce de l’édifice, sans doute.
Je devins ainsi un fervent chrétien.
Mais on grandit, on évolue et la façon, la manière avec la quelle on ressent les
choses change aussi.
Je me retrouvais en manque. Au fur et à mesure, la musique et le sport peuvent
aider, mais il ne nous faudra jamais abandonner, toujours chercher comment
obtenir cette chose, ce soupçon qui anime la vie, le protéger, le chérir et le
développer pour demeurer vivant.
Je crois que celui qui trouvera et gardera cette chose innommable, qui nous fait
donner le meilleur, avec laquelle on est bien, quoi que nous découvrons et
apprécions le monde et la vie avec ses joies et ses peines, ses horreurs et ses
merveilles, alors celui-là sera éternellement.