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un un fruit avant un un premier triage des feuilles sur une grille puis la mise en sacs de jute Mais surtout il il sait tailler Il l’a appris de son père qui avait dû lui-même l’apprendre d du sien Pour l’olivier la la taille c’est la la vie vie Tout se joue de mars à juillet pour une récolte entre novembre et janvier Il suffit à Takis d’observer la coiffe de l’arbre pour savoir quoi faire À la hachette il coupe les manquants pour conserver toute la puissance des branches qui les les portent celles qui s’étendent vers l’extérieur En quelques gestes précis il modèle une couronne que le le soleil bien haut pourra frapper plein cœur Il y a a a a a les rameaux qui fructifieront dans l’année et les autres qui donneront plus tard ça aussi Takis le le sait l’anticipe le le prévoit On trouve ça beau mais l’esthétique n’a rien à à faire là-dedans pur pragmatisme Au final comme disent les anciens il faut qu’un faucon puisse voler à travers l’olivier sans toucher une branche De faucon on on ne verra pas ni de vrai d’ailleurs L’ÊTRE DE MON MOULIN
La journée de récolte se termine toujours au même endroit Au moulin C’est là que les frères Milionis Ilias et Thimios entrent en en en scène On vient de loin jusque dans leur vil- lage de Kampos pour faire presser son huile Les parents Milionis à la retraite n’ont pas décroché la mère offre des loukoums aux clients le père (hélas décédé depuis notre
passage ndlr) observe les opérations muet calé dans un un fauteuil au au milieu du fatras d’un bureau façon film de de gangsters à l’époque de de la Prohibition Les sacs sont pesés on on on on arrondit le total on on on griffonne un un bon sur un un morceau de papier on on attend son tour dans la salle d’attente Ce qui fait la différence et explique le le choix d’Alexandros c’est la propreté des locaux et la qualité du matériel des Pieralisi fabrication italienne Rolls des machines oléi- coles Alexandros suit ses fruits du tapis qui les convoie vers le le le remuage et et la toilette puis dans les robots qui triturent la pâte épaisse pendant une quarantaine de minutes avant d’en extraire un pur jus vert émeraude qui sera enfin conditionné dans des bidons dont
personne ne ne ne sait plus pourquoi ils contiennent tous 17 litres Les gens du cru repartent avec leur quota pour la maison et vendent le le reste aux frangins Alexandros récupère sa cargaison déjà siglée Profil Grec tout partira en France quelques jours plus tard pour se retrouver sur les les les plus belles tables du moment Fourbu mais heureux on on redescend la mon- tagne en chantant pour aller terminer la soirée sur les Champs-Elysées de Kalamata Aristome- nous Dans la rue dans dans les bars dans dans chaque échoppe un seul sujet : les olives On commente sa journée le le le goût de l’huile nouvelle fraîche- ment pressée on s se prépare pour le le lendemain À Kalamata la la terre
est verte comme une olive « Mémorise bien ce que que tu tu vois lorsque tu tu tu goûteras l’huile tu tu te te sou- viendras de l’endroit d’où elle vient » Photos ci-dessus:
Kostas Milionis (à gauche)
et Thimios l'un de ses fils dans leur bureau qu’on croirait sorti d’un plateau du «Parrain» Ils pressent embidonnent
et pré-packagent l’huile d’Alexandros Rallis 47



























































































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