Page 121 - le barrage de la gileppe
P. 121

121






                     TÉLÉGRAPHES AUTOMATIQUES DE LA VILLE DE VERVIERS.



                    L’Administration communale a voulu compléter la belle distribution d’eau dont
               nous jouissons en dotant la ville d’un télégraphe avertisseur d’incendies.

                   Une ligne télégraphique à courant continu relie Verviers au Barrage de la
               Gileppe. Elle a quatre postes dans son parcours.

                  La ligne est aérienne jusqu’à la cuve du tir. Là, elle se transforme en ligne
               souterraine jusqu’au Barrage.

                  Le câble, car c’est un véritable câble, comme ceux des grandes lignes
               télégraphiques sous marines, est attaché à la voûte de l’aqueduc, qui,
               comme nous l’avons dit, a 2 mètres de large sur 2.50 mètres de haut et une
               longueur de 9 kilomètres.

                  Pendant les travaux de la pose du câble, l’aqueduc a été parcouru

               plusieurs fois dans toute sa longueur au moyen d’une petite barque.

                  Il paraît que ce voyage souterrain en canot est réellement fantastique vu
               l’exiguïté de l’espace, la présence de l’eau et l’obscurité qui y règne, aussi
               est-ce avec le plus grand plaisir qu’on vient revoir le jour à chaque regard
               d’où l’on découvre toujours les nouveaux et charmants paysages qui se
               succèdent dans la vallée de la Vesdre comme dans une féerie.

                    Ce système de télégraphe fonctionne depuis nombre d’années dans quelques
               villes d’Allemagne, Verviers peut se vanter d’avoir été la première ville belge qui l’ait
               adopté.

                    C’est M. Emile Closset de Bruxelles qui a été chargé de cet important travail.

                    L’installation en question forme quatre énormes circuits qui embrassent la ville
               entière en passant dans 60 rues.

                    D’espace en espace il se trouve, soit chez des fonctionnaires de l’Administration,
               soit chez des 'industriels ou des particuliers, des appareils servant à la première
               personne venue n’ayant aucune notion de télégraphie, pour donner l’alarme non-
               seulement en cas d’incendie, mais aussi pour annoncer les rixes, les accidents, les
               ruptures de tuyaux d’eau, etc.

                    L’appareil public se trouve enfermé dans une caisse vitrée; il suffit de briser une
               des glaces et de tirer à un anneau qui se trouve à l’intérieur pour donner l’alarme
               dans toute la ville.

                   Le bourgmestre, les postes de police, le personnel des eaux, la gendarmerie et
               différents fonctionnaires reçoivent instantanément toute espèce de communication.
   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126