Page 7 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - EXTRAITS RELOOKAGE
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                tion comme la messagerie sécu- risée de santé (MSS) pour inten- sifier les échanges entre profes- sionnels de santé sur le terrain.
Prendre en charge les AES
Toujours dans le registre de la pré- vention, tout professionnel qui sera exposé à un accident d’exposition au sang (AES) devra « bénéficier d’une prise en charge permettant la mise en œuvre des mesures de prévention devant intervenir dans les heures qui suivent », pro- met la ministre.
De manière plus générale, à l’ins- tar de la campagne “Dis doc, t’as ton doc ?” menée en Bretagne et dans le Vaucluse, les profession- nels de santé libéraux seront inci- tés à se faire suivre par un méde- cin traitant. L’Assurance maladie aura la mission d’étudier l’exten- sion de ce dispositif « en incluant le dépistage des signes de sur- menage professionnel ».
Côté sécurité, le plan reprend les accords “santé-sécurité-justice” de 2011. Ce dispositif sera com- plété par une conférence annuelle dans chaque département. Mieux formés à la prévention des vio- lences, les libéraux de santé seront incités à déclarer systématique- ment agressions et incivilités. Enfin, troisième axe, la prévention des risques psychosociaux passera par une meilleure détection. L’in- formation sera relayée par les Ordres professionnels, l’Assurance maladie et les Unions régionales des professionnels de santé.
Renforcer l’écoute
Les capacités de formation spé- cifique “soins aux soignants” seront par ailleurs augmentées. Tandis que plusieurs dispositifs d’écoute accessibles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ont été mis en œuvre sur le territoire, le ministère souhaite les faire converger sur un numéro unique d’appel au niveau national. Pour
l’association Soins aux profession- nels de santé (SPS), cette recon- naissance est la consécration du travail fourni depuis quatre mois. « Notre plateforme, qui reçoit jusqu’à six appels par jour, a fait la preuve de sa légitimité. Il va
iLe plan ressemble plusi ià un catalogue de bonnesi ipratiques qu’à une réellei iligne politiquei
falloir pérenniser son fonctionne- ment et désormais approfondir notre démarche par la formation des soins aux professionnels de santé », expose Catherine Corni- bert, directrice des actions et de la communication de SPS. À ce jour, la plateforme a reçu 704 appels dont 29 % provenant d’infirmiers et 24 % de médecins. 29 % des appelants étaient des professionnels de santé libéraux. SPS, dont le dispositif d’écoute est exclusivement assuré par des professionnels, lancera prochai- nement une plateforme de finan- cement participatif afin de couvrir
ses coûts de fonctionnement, la rémunération horaire d’un psy- chologue s’élevant à 60 euros. Même satisfaction à l’Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux qui a créé, en 2005, le premier dispositif d’aide aux soignants en difficulté. Ce ser- vice gratuit d’écoute de soutien psychologique a permis de traiter, en douze ans, plus de 2 000 appels et de cas vitaux.
Un paradoxe aux yeux
de l’Ordre infirmier
L’Ordre national des infirmiers (ONI) est plus circonspect. Au-delà du retard pris par le ministère pour se pencher au chevet des libéraux, il semble paradoxal à Karim Mameri, secrétaire général de l’ONI, que la ministre, qui a elle-même incité au virage ambulatoire de la politique de santé, « se soit si peu souciée des conséquences que ce même virage ambulatoire générait dans les conditions de travail des professionnels de santé libéraux ». Sur le volet de la sécurité, le pré- sident de l’Ordre reste dubitatif sur l’efficacité du dispositif “santé- sécurité-justice”, plusieurs témoi- gnages d’infirmières en situation de détresse ayant prouvé le manque de réactivité et d’efficacité des services concernés.
De même, Karim Mameri s’étonne de l’absence de mesures en faveur des infirmières enceintes : « Il est navrant de constater qu’elles ne peuvent pas bénéficier du congé maternité mis en place l’année dernière par la ministre pour les femmes médecins libérales. » Quant au numéro d’écoute national annoncé, l’Ordre infirmier n’atten- dra pas ce dispositif. Il étudie actuel- lement la mise en place d’une pla- teforme d’écoute propre aux infirmiers, « en capacité de répon- dre à leurs besoins spécifiques ». Un service d’écoute doté de psy- chologues mais aussi d’une infir- mière référente. ✪
actualité
          L’infirmière libérale magazine • n° 335 • Avril 2017 11
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