Page 9 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - EXTRAITS RELOOKAGE
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                Les conditions
en question
Alors que l’expérimentation de la vaccination par les pharmaciens contre la grippe saisonnière se met en place, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande, en matière de primo-vaccination,
de s’inspirer des critères retenus pour les infirmières.
LA DERNIÈRE TOUCHE EST APPORTÉE AUX CONDITIONS qui encadreront l’expéri- mentation de la vaccination anti- grippale par les pharmaciens dans deux régions, Auvergne-Rhône- Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Tandis que 4000 pharmaciens se sont déjà manifestés et ont pour certains entamé leur formation, le HCSP s’est prononcé sur ce dernier volet, le 12 juin, dans un avis. Il rappelle que les objectifs pédagogiques ont été préparés en s’appuyant sur un projet de maquette élaboré par l’Ordre des pharmaciens.
Le HCSP va toutefois plus loin. Reprenant le contenu du décret du 11 mai relatif à cette expérimen- tation de trois ans – réservée aux adultes de 18 ans et plus, concernés
par les indications vaccinales en vigueur, exception faite des femmes enceintes et des primo- vaccinations –, le HCSP fait quelques recommandations supplémen- taires. Ainsi, en ce qui concerne les critères d’éligibilité, il est d’avis de les aligner « sur ceux définis pour les infirmiers/infirmières (ou que la primo-vaccination soit autorisée pour les infirmiers/infirmières) ». Le HCSP conseille également que, dans les situations rendant les per- sonnes non éligibles, ces dernières soient orientées vers une consul- tation médicale. C’est le cas pour tout terrain immunodéprimé, réac- tion allergique (en particulier immé- diate et surtout lors d’une vaccination antérieure), traitement anticoagulant
À propos de... connexion et de relation humaine
Monsieur V., 62 ans, souffre d’un cancer en phase avancée et souhaite être soigné chez lui jusqu’au bout. Il bénéficie de soins infirmiers quotidiens (soins de confort, pompe PCA...) par
une infirmière libérale. Sous hormonothérapie, il est aussi suivi
en hospitalisation de jour de cancérologie tous les quinze jours avec un suivi téléphonique de l’infirmière coordinatrice de cancérologie. En fin d’après-midi, cette dernière appelle sa collègue libérale
pour la première fois pour lui demander de bien vouloir perfuser
le patient le soir même, car le bilan biologique qu’elle avait effectué le matin révélait une hyponatrémie (la prescription devant être faxée à la pharmacie). À la demande de l’infirmière libérale s’inquiétant de savoir si le patient était prévenu et d’accord d’être perfusé la nuit, la collègue hospitalière lui répond: « Je lui ai téléphoné et, comme il ne répondait pas, je lui ai envoyé un mail. » Que le patient n’a pas lu, bien entendu, puisqu’il est au fond de son lit ! Se “dédouaner” de sa responsabilité juridique n’enlève rien de la responsabilité morale. Face aux outils connectés, qui peuvent faire oublier la relation de soin et incitent au “ toujours plus vite” mais pas nécessairement au “toujours mieux”, il convient de garder un regard critique, car ces outils pourraient bien nous asservir ! Dommage ! ✪ Marie-Claude Daydé, infirmière libérale
Étude burn-out : précision 57,5 % des répondantes
à l’étude sur le burn-out présentée dans notre dernier numéro sont des Idels associées et 7 % des remplaçantes. Et non l’inverse comme indiqué par erreur.
actualité
 VACCINATION
ou par antiagrégants plaquettaires, ainsi que pour les enfants. De même, il faudra, selon lui, prendre en compte la traçabilité de la vaccina- tion, des échanges d’information « ainsi que les éléments concourant à la sécurité du patient ».
Il convient en outre, selon le HCSP, de définir des critères d’habilitation pour les locaux et des pharmaciens (gestes d’urgence, nombre d’actes vaccinaux réalisés sous le contrôle d’un infirmier ou médecin) et de réaliser régulièrement une éva- luation auprès d’un échantillon aléatoire de pharmaciens dans les locaux. Ces évaluations permet- traient de vérifier « conditions d’ac- cueil, confidentialité, hygiène, réa- lisation de l’acte par le pharmacien formé et absence de délégation de l’acte, respect de l’indication aux seules personnes éligibles et pratiques commerciales asso- ciées ». Enfin, il serait souhaitable que « les pharmacies habilitées à pratiquer la vaccination soit repé- rables par le public ». On pourrait ainsi imaginer des affichettes “Ici, on vaccine” apposées sur les vitrines des pharmacies concer- nées. ✪ Marie Luginsland
>>en bref
  Caire 13 : une adresse
Pour contacter l’association Caire 13 de soutien aux professionnels libéraux atteints d’un cancer (cf. notre numéro de mai) : www.caire13.org
Une IDE sur dix aux urnes Le 29 juin, l’ONI a procédé au renouvellement de la moitié des membres de ses conseils départementaux et interdépartementaux. 10,4 % des IDE inscrites ont voté.
L’infirmière libérale magazine • n° 338 • Juillet/Août 2017 15
© M.-C. D.










































































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