Page 11 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - EXTRAITS RELOOKAGE
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                q Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai obtenu mon diplôme d’infirmière en 1995 et j’ai ensuite travaillé
à l’hôpital du Mans, dans la Sarthe, en cancérologie infantile puis en post-réanimation polyvalente.
Après mon deuxième congé maternité, j’ai fait une série de remplacements. Puis, un jour, j’ai rencontré une patiente infirmière libérale qui cherchait quelqu’un
pour la remplacer pendant
les vacances. C’était l’été de
la canicule de 2003. Cette expérience a été une révélation, pour moi, de l’exercice libéral. L’automne suivant, j’ai créé mon cabinet puis, en 2009, j’ai déménagé dans le Var où
j’exerce dans un cabinet avec trois autres infirmières libérales.
q Quand avez-vous commencé
à vous intéresser à la politique ? Quand j’habitais dans la Sarthe,
à Coulaines, j’ai été conseillère municipale déléguée de 2000 à 2003. J’étais chargée des associations,
du conseil municipal des jeunes
et de l’accueil des nouveaux habitants. J’étais écologiste, mais sans être encartée dans un parti.
J’ai retenu de cette expérience
ce que je ne voulais pas en politique : la logique des vieux partis. Mais
j’ai également appris ce que représente le travail quotidien
des élus locaux.
q Comment avez-vous rencontré
le mouvement En Marche ! ?
Je me suis vraiment intéressée
à Emmanuel Macron quand il a démissionné de Bercy. J’ai offert
son livre Révolution à mon mari,
qui est plutôt LR [Les Républicains]. Mais il a été emballé et je l’ai lu à mon tour. J’ai tout de suite adhéré
à l’idéologie d’Emmanuel Macron
au point que j’ai rejoint un comité
En Marche ! dès décembre et
me suis investie dans la campagne présidentielle. Je suis allée travailler dans les ateliers d’intelligence collective sur les thèmes de l’Europe, de la sécurité et de l’environnement. q Comment en êtes-vous venue
à vous présenter vous-même
aux législatives ?
Prise dans la dynamique de
ce mouvement, j’ai eu envie
de présenter ma candidature pour
les législatives dans le Var. J’ai rempli un dossier en ligne et envoyé CV et
lettre de motivation. J’ai passé
un entretien d’une heure et quart
au téléphone où j’ai dû répondre à beaucoup de questions sur ma future stratégie électorale et j’ai été choisie. q La campagne a-t-elle été difficile ? Oui, la commune où je vis, Cogolin, est une mairie FN. Au second tour
de la présidentielle, Marine Le Pen
y a réalisé un score de 52 %. Moi,
j’ai gagné contre un candidat FN
avec presque 55 %. C’était vraiment un enjeu fort pour moi de battre
le FN. Il y a eu un indéniable effet Macron. Nous avons aussi bénéficié de la démobilisation de l’électorat frontiste due à la mauvaise fin
de campagne de Marine Le Pen
et à la démission surprise de Marion Maréchal-Le Pen, qui est une figure iconique dans la région.
q Votre métier d’Idel a-t-il été
un atout aussi ?
Certainement ! Et comme je fais
partie d’une SISA [société interprofessionnelle de soins ambulatoires] et que j’ai fondé
avec une autre infirmière une association des professionnels
de santé du golfe de Saint-Tropez,
j’ai été soutenue dans la région.
q Vous voyez-vous aussi comme
une représentante des infirmières libérales au Parlement ?
Il faut certainement porter la voix
des infirmières libérales en expliquant le maillage extraordinaire qu’elles représentent pour l’accès aux soins.
Je vais d’ailleurs rencontrer
les syndicats d’infirmiers libéraux prochainement, notamment pour parler des prochaines négociations conventionnelles. Il n’y a jamais
eu autant de professionnels de santé à l’Assemblée nationale, et pas seulement des médecins. Je pense que nos travaux vont être très intéressants dans le domaine de
la santé. On va notamment pouvoir améliorer la prévention grâce au service sanitaire pour les étudiants
en santé. Ce sera aussi un moyen pour eux de se faire une idée de l’exercice en zone rurale. La ruralité, on l’aime ou on la fuit! Mais c’est important de l’avoir rencontrée. En tant que députés issus de la société civile, nous avons aussi un rôle particulier à jouer pour éclairer
les travaux parlementaires
de l’expérience du terrain. ✪ Propos recueillis par Véronique Hunsinger
à cause d’un burn-ou»t. Je suis là pour elles.
Caroline Fiat, aide-soignante, élue députée France insoumise (Le Républicain lorrain, 21/6)
AUSSI DES IDELS NON ÉLUES...
Aucun des cinq Idels candidats interrogés dans notre numéro de mai n’a passé le premier tour. Fabienne Chochois (Les Républicains, Pas-de-Calais) a obtenu 10 % des suffrages ;
Alain Delannoy (divers gauche, Pas-de-Calais) 4 % ; Sophie Rivière-Durivault (Front national, Gironde) 12,4 %. Martial Candel (Dordogne), lui, n’a pas
Sereine Mauborgne, 45 ans, élue à 54,65 %
actualité
 « Porter la voix
«J’ai pensé à ma grand-mère et aux quinze infirmières qui se sont suicidées
   des Idels »
 
été retenu par En Marche ! ; le candidat investi à sa place a été élu. Enfin, Isabelle Loeffel (France insoumise, Finistère) a laissé sa place de suppléante à une communiste ; le tandem a recueilli 14,6% des suffrages. ✪ C.T.
L’ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine, rêvait de prendre le “perchoir”, comme on appelle la présidence de l’Assemblée. Mais, à l’image de beaucoup de députés spécialistes depuis plusieurs années des questions de santé, elle a été balayée par la vague de La République en marche. La composition de la commission des affaires sociales, où les questions touchant à la santé sont principalement discutées, va complètement se renouveler. En effet, plusieurs experts des questions de santé ne se sont pas représentés, à l’instar du Républicain Jean Leonetti. Et pour la plupart des ténors, l’élimination a été brutale, en particulier pour la présidente de la commission, la socialiste Catherine Lemorton, ainsi que ses collègues socialistes et radicaux Michèle Delaunay ou Gérard Bapt. À droite, deux historiques ont perdu leur siège, Pierre Morange et Dominique Tian, et trois l’ont sauvé : Jean-Pierre Door, Valérie Boyer et Bérangère Poletti. Ils retrouveront à la commission le seul rescapé des bancs de la gauche : Jean-Louis Touraine, socialiste lyonnais qui avait adopté la ligne macroniste. ✪ V.H.
TOURAINE
AND CO: LE CHAMBOULE-TOUT
L’infirmière libérale magazine • n° 338 • Juillet/Août 2017 9
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