Page 55 - MOBILITES MAGAZINE n°54
P. 55

   1 Le Setra S418 LE Business a vieilli, certes, mais il a
de beaux restes
et constitue un outil de travail qui sera apprécié.
2 Les vis apparentes font vieillot. Les boutons sont bien identifiés. Les commandes
de chauffage/ climatisation et chronotachygraphe sont parfaitement lisibles et accessibles.
3 Le tableau
de bord date le véhicule. Le volant, au demeurant agréable à prendre en mains, masque une partie de l’instrumentation. La visibilité est excellente, notamment grâce aux formes régulières de la carrosserie. Le portillon accueille un grand (et unique) bac de rangement.
4 Malgré
la profusion d’interrupteurs, tout est implanté de façon logique. Peu d’espaces de rangements en main gauche. On râle sur la petitesse de témoin de l’anti- brouillard arrière.
5 La commande de l’ordinateur de bord est tout sauf intuitive. L’écran rapporté de la caméra de marche arrière fait bricolage. Avec
la commande
de programmateur de vitesse et les carences en espaces de rangements, voilà les seuls vrais loupés d’ergonomie.
Les rétrogradages de la boîte ZF EcoLife furent toujours pertinents et sans à-coup. A la montée de Sombernon, le Setra arrive en sommet de côte à 70km/h sur le 4è rapport, sur celle de Pouilly-en- Auxois il arrive au sommet à 60 km/h toujours sur le 4è rapport. La chaîne cinématique étant très sollicitée sur une partie de la 2è étape, la fonction d’auto-adap- tation a eu du mal par la suite à
e revenir rapidement en 6 . Le ra-
lentisseur secondaire Voith Aqua- tadrer, très sérieusement mis à contribution sur certaines passages, à chaque fois été la hauteur de la tâche sans aucune surchauffe ni délestage. Les portes ont été fi- dèles aux injonctions données aux boutons d’ouverture mais leur vi- tesse d’exécution n’est pas des plus véloces (cela n’est pas trop grave pour un véhicule inter-ur- bain). Très bien vu : le frein d ‘aide à l’exploitation n’a pas de tempo- risation. Un vrai plus en terme de sécurité. Malgré son aspect austère voire conservateur, le ressenti pour le conducteur est, grâce à une ex- cellente finition, bien plus plaisant et c’est là l’essentiel.
 5
  on ne saurait trop recommander la rampe manuelle, par ailleurs lé- gère à manipuler. La circulation à bord est aisée, mais la 3e porte a un emmarchement très raide et un peu limité en profondeur. Certes, c’est mieux car plus large que chez certains constructeurs Turcs, mais ça n’est pas le plus aisé sitôt que l’on porte sacs et bagages.
Un concept pertinent, mais assurément pas universel
Le Setra S418 LE Business est, mal- gré sa taille imposante, un véhicule de niche. Même sur les parcours sinueux il s’est révélé très à son aise, ce qui peut en faire un “li- gnard“ de choix pour les parcours montagneux où un autocar à im- périale est inenvisageable et où les “maxi capacités” 2 essieux de 13 m et plus éprouveraient des difficultés dans certaines courbes, en raison de leur empattement et garde au sol. Evidemment, il reste les 14,64 m hors-tout “ à caser” ! Sa pertinence pour les lignes à fort trafic passagers, sa polyvalence sur le terrain, son confort de rou- lement et sa facilité de conduite en feront une monture appréciée des passagers et conducteurs-re- ceveurs. Le concept Low-Entry concilie une bonne circulation aux montées et descentes avec un confort accru pour les passagers faisant les plus longs parcours. La 3e porte permettant à ces derniers de ne pas avoir à remonter tout le couloir pour quitter le véhicule. Si la standardisation de la chaîne ci-
nématique est bien réelle avec d’autres modèles de la production Evobus, le fait que ce soit une “fin de race” peut représenter un petit handicap à terme sur le marché de l’occasion. En contrepartie, sa relative rareté évitera la “course au rabais” sur les parcs V.O. Pour les branchements d’équipements d’information voyageurs et d’aide à l’exploitation, la firme prévoit bien des options de pré-câblage départ usine. Mais en l’absence de prédisposition ITxPT, pour la facilité de migration vers les évo- lutions futures des matériels SAEIV on repassera... Malgré sa “vieille” interface électronique, le Setra S418 LE Business peut communi- quer avec les services télématiques Fleetboard. Autres problèmes, spé- cifiquement français, pour les 3 es- sieux : un matraquage financier (taxe à l’essieu, péages autorou- tiers) particulièrement pénalisant, et un gabarit hors-tout potentiel- lement incompatible avec les porte- vélos en face arrière. Aux exploi- tants de bien calculer leur inves- tissement dans cette machine qui, pour le reste, cultive un certain sens de l’hospitalité grâce à son confort de marche. Car cet autocar Classe II Low Entry pourrait, malgré son grand âge, préfigurer le trans- port public inter-urbain métropo- litain de demain... si seulement il n’y avait pas cette lourde hypo- thèque de la vignette Crit’Air 2 ! z
TEXTE : JEAN-PHILIPPE PASTRE PHOTOS : AGENCE VISAVU
MOBILITÉS MAGAZINE 54 - DÉCEMBRE 2021 - 51













































































   52   53   54   55   56