Page 24 - Voyages et groupe n°32
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 Voyages & Groupe : dans quelle situation se trouve Bleu Voyages, aujourd’hui ?
Jean-Pierre Lorente : le trafic affaires, qui est notre activité principale à travers 9 plateaux d’affaires, a chuté de 97% et est désormais à l’arrêt. Notre service groupes a enregistré, soit des annulations soit des reports à des dates ultérieures. Quant au tourisme, nos 29 agences de voyages ont été obligées de retravailler 800 dossiers sur le mois d’avril et 550 sur le mois de mai. C’est davantage de travail pour moins de revenus !
8 avril 2020
Bruno Goval, directeur de l’OT de Lille Métropole
Voyages & Groupe : Pour ce qui est des groupes, quelle était la situation du tourisme à Lille et sa métropole, juste avant la venue de la crise ?
BG : Côté groupes, l'année avait vraiment très bien démarré : on avait vendu beau- coup de séjours, mais aussi des circuits
VG : quelles ont été les décisions prises par l’entreprise pour faire face à cette situation ?
JPL : nous avons progressivement mis nos 270 salariés en chômage partiel, d’abord à 60% jusqu’à la fin du mois de mars, puis à 90% depuis le début avril. Nous avons également annulé la convention de l’entreprise Bleu Voyages qui devait se tenir en juin prochain, car durant cette période, nous limitons au maximum toutes les dépenses qui ne sont pas indispensables à l’entreprise. Nous prendrons en septembre la décision de son report en 2021, après avoir en- tendu l’avis de nos partenaires.
VG : comment voyez-vous la suite ? JPL : nous exploitons toutes les pistes
d'une journée. Au fur et à mesure, on a essayé de joindre les clients pour reporter les forfaits. Certains se sont juste reportés, s'engageant sur juin ou sur l'automne. Du reste, les organisateurs veulent des assurances sur les tarifs, et les hôtels ont joué le jeu. Ils ont déterminé des périodes avec ces garanties tarifaires. Dans l'ensemble, ça se passe donc plutôt bien. Client, intermédiaires, pres- tataires : tout le monde se montre com- préhensif. C'est maintenant sûr que le printemps sera probablement très calme. quoi qu'il arrive, plutôt qu'une offre loin- taine, on aura une offre locale : Paris, la Normandie... On va les inviter à découvrir cette proximité qu'on avait, eux comme nous, un peu négligé. Tout cela, toujours dans un esprit de dépaysement. On va essayer de mieux connaître cette clientèle
pour diminuer nos coûts : nos loyers sont décalés, nous avons obtenus un report des charges sociales, de certains impôts, et nous sollicitons nos banquiers pour obtenir des facilités de trésorerie. Mais nous ne solliciterons pas le prêt mis en place par le réseau Selectour. Ceci dit, il ne faudrait pas que la situation actuelle dure plus de trois mois. Sans présager de la date de normalisation de la situation sanitaire, la saison estivale 2020 est d’ores et déjà fichue. Les gens resteront en France, privilégieront les rencontres en famille, entre amis et ne repartiront à l’étranger que plus tard. C’est pour cela que nous visons un re- démarrage pour les prochaines vacances de la Toussaint. z
Jean-François Bélanger
de groupes. Qu'est-ce qu'elle souhaite ? Comment évolueront demain ses envies ? Des alternatives contradictoires se font jour : cette clientèle aura-t-elle tendance à se montrer grégaires après le confine- ment, pour retrouver l'envie de partager, ensemble ? Ou au contraire voudront- ils plus d'espace ? Peut-être y aura-t-il des deux ! en tout cas, je crois au regain. Y compris à des dates pas très loin- taines.
VG : Vous avez un plan de relance clair ? Au moins des grandes lignes ? BG:Pourunplanderelance-oudere- démarrage, j'ai envie de dire - il faut ab- solument que nos hôteliers fassent des offres très incitatives pour juillet-août. Cependant, afin de redémarrer pour de bon l'économie par la consommation,
7 avril 2020
Jean-Pierre Lorente, DG de Selectour Bleu Voyages
     24 - VOYAGES & GROUPE 32 - AVRIL 2020
 Journal de crise

















































































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