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Politiques & institutions
INTERVIEW / Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France Mobilités t
Nos critères sont la performance, le
Grand Paris Express (GPE), ouverture à la concurrence, révolution digitale...
L’ex-Stif - il a été rebaptisé depuis le 28 juin dernier Ile-de-France Mobilités - est face aux profondes mutations que traversent les transports collectifs. Pour les accompagner, l’autorité organisatrice modernise ses pratiques, s’ouvre à de nouveaux opérateurs et recrute des spécialistes
en DSP/appels d’offres. Explications de Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France Mobilités.
: l'évolution tarifaire au 1er août 2017
(+2,5 % contre les 3% prévus) est-elle suffisante pour financer la "révolution transport en cours" (nouvelles rames, nouvelles gares, GPE) ?
Laurent Probst : les 2,5 % de hausse en 2017 vont apporter 70 millions d’euros, ce qui ne suffira certes pas à couvrir les 100 millions d’euros d’offres nouvelles pro- grammées pour cette année. Mais l’augmentation de 2 % en volume du Versement Transport (VT) et du trafic permettront de compléter le financement nécessaire.
Quant à l’investissement, qui se chiffre à un milliard d’euros, il sera financé par l’augmentation de la dette de l’ex-syndicat des trans- ports d’Ile-de-France (Stif).
Sur le Grand Paris Express, c’est
N“ La disparition du ticket magnétique est programmé à l’horizon 2021 ”.
plus complexe. Sa construction est financée par l’Etat, mais c’est Ile- de-France Mobilités qui prend à sa charge le matériel roulant (deux milliards d’euros) ainsi que l’ex- ploitation du réseau.
Celle-ci est estimée à 200 millions d’euros à partir de 2022 (année théorique de la mise en service du nouveau métro, ndlr), puis à un milliard d’euros par an à partir de 2030.
Est-ce l’usager qui doit en supporter le coût ? L’augmentation du Ver- sement Transport est-elle une so- lution ? Le travail sur les intercon- nexions de la future ligne 15 avec les RER B, D et E provoquera-t-il l’effet volume escompté et per- mettra-t-il de limiter les augmen- tations de tarifs ? Les réflexions sont lancées, mais ces questions ne seront pas tranchées avant 2020-2021.
: l’information voyageurs est une des
priorités d’Ile-de-France Mobilités. Comment ce chantier avance-t-il ?
L. P. : notre objectif est la mise en service d’une application Vianavigo multimodale qui intègre les itiné- raires vélo, la disponibilité des Velib’, les trajets en court-voiturage. Les spécialistes du covoiturage Ka- ros, IDVroom, WayzUP et Clem et bien d’autres ont été intégrés à l’été dans une version test de Via- navigo. A terme, l’idée est de ré- férencer tous les partenaires, y compris les taxis et les VTC.
Ce n’est pas seulement un travail sur le Vianavigo. L’information voyageurs nécessite un gros travail sur l’open data. On ouvrira les données gratuitement jusqu’à un seuil de 20 000 requêtes, comme la loi nous y autorise. Au-delà,
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24 - MOBILITÉS MAGAZINE 07 - SEPTEMBRE 2017
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