Page 32 - MOBILITES MAGAZINE 7
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Opérateurs & réseaux
INTERVIEW / Arnaud Rabier t
grands réseaux sont gérés en régie aux etats-Unis, Canada, espagne, Suisse, Allemagne, etc. en France, la gestion directe progresse sans être pour autant dominante face à la délégation de service public. Les collectivités françaises doivent pouvoir conserver le libre choix du mode de gestion et notamment bénéficier d'outils efficaces comme la SpL, qui donne satisfaction aux réseaux qui l'ont adoptée. pourquoi alors vouloir en changer le modèle ? Agir considère qu'il faut laisser le choix aux élus. A part quelques lobbys, privés, personne ne veut remettre en question la SpL, qu'il s'agisse de l'Union européenne ou de l’etat français. Ce n'est pas un sujet.
: la centrale d’achat n'est-elle pas en
train de réinventer
« l'autobus standard
français » ?
A. R. : elle a clairement des ob- jectifs de mutualisation de services et de standardisation. C'est une source de fiabilité, notamment pour les logiciels. Cela allège très fortement la maintenance en cours d'exploitation. Aujourd'hui, on a une vingtaine de collectivités qui travaillent avec un environnement INeO « standard » pour les sys- tèmes d'aide à l'exploitation. elles en profitent toutes, la maintenance est simplifiée et accélérée. On ar- rive à gagner jusqu'à 30% sur les budgets de SAe. Ile-de-France mo- bilités (ex-Stif) a confié à la centrale d’achat l'acquisition de 400 véhi- cules sur trois ans. A terme, les volumes d’Ile-de-France mobilités nous permettront de proposer un standard auprès des autres col- lectivités. Grâce à cette différence de prix, on espère convaincre de passer à une version standard et
de limiter les options. Les gains sont tangibles sur l'interopérabilité, les coûts, l'efficience opérationnelle (notamment pour l'après-vente), les délais de fabrication.
: comment préparez-vous l'application
de la loi de transition énergétique ?
A. R. : la centrale d’achat a été très active sur le sujet aux côtés de l'AmF et du Gart pour défendre les intérêts des collectivités. en effet, même s'il est important de tendre vers une diminution des émissions polluantes, l'etat ne pouvait imposer aux collectivités d'investir massive- ment et à court terme dans des technologies balbutiantes. Il était important de disposer d'un délai plus important et de laisser aux col- lectivités le choix entre plusieurs énergies.
: vous avez été pionniers avec le
référencement de trolleybus et la livraison d'autobus Irizar à batteries, pour Marseille notamment. Ce constructeur dispose de solutions propriétaires. N'est-ce pas contrarier votre objectif de standardisation ? A. R. : il faut bien commencer. Les expérimentations sont importantes, et c'est une chance d'avoir un ré- seau comme marseille qui accepte d'essuyer les plâtres. Nous tra- vaillons l'interopérabilité de la charge électrique dont la standar- disation permettra notamment de limiter les coûts. Sans cette stan- dardisation, le développement de la filière électrique sera difficile. (...) Au printemps 2017, nous avons invité les constructeurs à nous présenter leurs gammes élec- triques. Les questions portent sur
“GRÂCE À LA CENTRALE D’ACHAT
DU TRANSPORT PUBLIC, NOUS DISPOSONS D’UN RÉFÉRENTIEL PRÉCIS DES PRIX PRATIQUÉS PAR LES FOURNISSEURS.”
les matériels mais aussi sur les batteries et les chargeurs (...) Notre mot d'ordre aux collectivités : sur- tout ne vous précipitez pas ! Un avis partagé avec l'AmF et le Gart. Acejour,ilyatropdezones d'ombres pour investir dans une technologie qui n'est pas mature.
: en suivant les conférences Agir à Douai, et
en comparant avec celles de l'UITP à Montréal, on perçoit une grande différence dans les thématiques, pourquoi ? A. R. : les conférences Agir sont tournées vers l'opérationnel. On souhaite que nos adhérents et élus puissent rentrer dans leurs collectivités et appliquer ce qu'ils auraient appris et découvert. C'est différent du Gart et de l'UItp qui sont davantage dans une approche plus prospective (...)
: à l'UITP Montréal 2017, on a beaucoup parlé
des véhicules autonomes : Quel rôle peuvent-ils jouer sur l'amélioration de la qualité de service, un sujet que vous avez mis à l'ordre du jour de l'une de vos conférences ?
A. R. : la qualité du service public passe beaucoup par l'humain et en l'état actuel de l'organisation de nos réseaux de transport, les véhicules autonomes, même s'ils peuvent rendre des services dans des zones ciblées, relèvent encore du gadget.
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-PHILIPPE PASTRE
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32 - MOBILITÉS MAGAZINE 07 - Septembre 2017