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Opérateurs & réseaux
francilien qui monte
RATP Dev et CarPostal », relativise Bertrand Bernini.
Transport occasionnel
Malgré ce nouveau positionnement de Viabus sur les lignes régulières, 70 % de l’activité de l’entreprise est encore généré par le transport occasionnel, le créneau choisi par les dirigeants au démarrage de la société. «En Ile-de-France, les opérateurs sont propriétaires de leurs lignes. Il n’y a pas d’appels d’offres sur l’urbain et l’interurbain sauf en cas de création de lignes. Un des seuls axes de développe- ment possible était donc le péris- colaire », explique le co-dirigeant. Une contrainte que les frères Bernini ont réussi à transformer en force. « On a toujours fonctionné sur des opportunités. On s’est développés grâce à notre réactivité et sur le bouche à oreilles ». La stratégie fonctionne : 800 000 euros de chiffre d’affaires la première année, 4,8 millions d’euros en 2016, une croissance à deux chiffres chaque année depuis 2008... Bref, un succès indéniable en Ile-de-France.
Réussite discrète
Mais les frères Bernini ont la réus- site discrète. Entrepreneurs certes, mais « dans un métier traditionnel pas spécialement attractifs », ils ont bien conscience que leur choix est à contre-courant de celui de leurs épouses et de leurs cama- rades d’écoles de commerce, de- venus cadres dans de grandes en- treprises de la finance, de la grande consommation ou du numérique. En tant que fils et petits-fils d’au- tocaristes de renom, ils savent
N
Guillaume Bernini, président de Viabus.
Mon objectif est de structurer l’entreprise, pour pouvoir sortir de l’opérationnel et faire plus de management, de RH, de stratégie et de dégager de la marge.
aussi qu’il leur reste un long chemin à parcourir avant de pouvoir com- parer Viabus à l’entreprise familiale, le Groupe Espace avec ses 650 véhicules et ses 900 collaborateurs. Si les frères Bernini rêvent bien sûr de porter leur affaire aussi haut qu’ont pu le faire leurs aînés, ils ne cherchent pas pour autant à en dupliquer le modèle de fonc- tionnement. « Contrairement à mes parents et à mes oncles et tantes, on ne vit pas sur le site de l’entre- prise. Nos épouses sont concernées mais leur vie professionnelle est ailleurs. Nos enfants n’habitent pas, comme nous, dans une maison au milieu de la cour et du dépôt. Ils ne jouent pas entre les cars comme nous quand on était petits. Bref, ils ne vivent pas le transport comme on a pu le vivre ! », expli- quent Guillaume et Bertrand.
Goût de l’effort et du travail
Les temps ont changé. Les cours d’école de commerce et une ex- périence de management chez Veolia Transport sont passés par là. Mais la fibre entrepreneuriale, le goût de l’effort et du travail ont
X GUILLAUME ET BERNINI, UN BINÔME COMPLÉMENTAIRE
Les frères Bernini n’ont que 11 mois d’écart. guillaume, 36 ans est président de Viabus. son frère Bertrand, 35 ans, en est le directeur général. A eux deux, ils détiennent 90 % du capital de la société (les 10 % restants étant détenus par leur frères et leurs sœurs jumelles). Les deux jeunes chefs d’entreprise ont un parcours similaire (école de commerce puis directeur de centre chez Veolia transport) mais des caractères complémentaires. « Bertrand, c’est un fonceur. Il adore développer, avancer. Moi, je suis plutôt du genre fourmi. Je suis rigoureux et j’aime rentrer dans le détail », con e guillaume. A chacun donc sa mission dans l’entreprise : l’exploitation et la comptabilité revient à guillaume tandis que Bertrand gère le développement commercial et la maintenance. A l’extérieur, les frangins se répartissent aussi les rôles : guillaume représente Viabus au sein du groupement Réunir. Quant à Bertrand, il of cie à la FntV en tant que président de nomatrans (nouveaux Marchés transport).
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