Page 31 - MOBILITES MAGAZINE N°43
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antage de place aux piétons
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: comment qualifieriez-vous cet
élargissement ?
BB : il s’agit d’un enjeu majeur qui est à la hauteur de nos ambitions : celui de bâtir sur un bassin de mo- bilité élargi, un réseau de transport unifié, avec une tarification et un système d’information unique, afin de faciliter la mobilité pour un maximum de parcours. L’offre devra être suffisamment performante pour proposer une réelle et attrac- tive alternative à la voiture indivi- duelle, tout en luttant efficacement contre la pollution. Nous allons aussi œuvrer activement à la ré- duction des inégalités territoriales en proposant une offre de transport pour tous, y compris dans les ter- ritoires jusqu’ici mal irrigués par les transports collectifs.
: comment va fonctionner cette nouvelle
structure ?
BB : cette nouvelle structure im- plique la mise en place d’une gou- vernance partagée et représenta- tive de tous les territoires. Elle devra aussi intégrer, conformément à la Loi d’Orientation des Mobilités, un comité des partenaires.
Celui-ci devra être consulté avant toute intervention concernant le versement mobilité, et chaque fois qu’interviendra une évolution subs- tantielle de l’offre de mobilité : politique tarifaire, changement de la nature des services ou de l’in- formation...
: quelle sera la composition de ce comité
des partenaires ?
BB : Nous venons de créer un co- mité des partenaires dans le cadre des statuts actuels du Sytral. Il sera composé de 51 membres ré- partis en neuf collèges : les repré- sentants des syndicats ouvriers et patronaux, des chambres profes- sionnelles, des principaux em- ployeurs, d’associations d’entre- prises, de structures associatives d’usagers et de services de mobi- lité, de personnes à mobilité ré- duite, de parents d’élèves, de consommateurs et d’usagers et de personnalités qualifiées (qui seront prochainement désignées, par arrêté du président du Sytral). Sur les consultations auxquelles son avis sera sollicité, celui-ci ne sera pas juridiquement contraignant pour le Sytral.
: dans l‘optique d’un futur Service Express
Métropolitain, comment pensez-vous vous coordonner avec la Région ? BB : Dans un premier temps, nous allons mettre en place, en principe en 2022, une intégration tarifaire avec le réseau TER. Concrètement, les usagers TCL pourront circuler entre les 36 gares du territoire de la Métropole. Au-delà, nous avons clairement proposé à la Région de cofinancer le développement des infrastructures et des services, vers l’objectif d’un train (ou tram-train) tous les 1⁄4 d’heure sur l’ensemble des axes de l’étoile ferroviaire lyonnaise. Pour certaines lignes comme le tram-train de l’Ouest Lyonnais, ce cofinancement peut passer par le futur établissement public Sytral, si la Région accepte
une délégation de gestion. Pour d’autres lignes cela pourra passer par le contrat de plan État-Région (CPER). Hélas, l’État ne cesse de repousser les préparatifs du pro- chain CPER, le contrat actuel va s’étaler jusqu’en 2023. Le plan de relance est notoirement insuffisant pour les transports collectifs hors Paris. Quoiqu’il en soit nous at- tendons un signe fort de la Région en réponse à notre offre de colla- boration, qu’elle manifeste son in- térêt et qu’elle affiche des budgets. En la matière certains choix récents ne me rassurent pas, je pense à la réduction de l’offre TER entre Givors et Lyon-Perrache.
: en attendant, quelles seront vos
principales orientations dans
ce mandat du Sytral ?
BB : notre objectif est de limiter la présence de la voiture en ville dans l’optique de limiter à la fois
la pollution de l’air que nous res- pirons et les encombrements de l’espace public. Pour y parvenir, nous souhaitons développer très fortement les mobilités actives, aménager la voirie en faveur de
ce nouvel équilibre, privilégier les piétons... En deux mots, il s’agit d’apaiser la ville, la rendre plus agréable à vivre en accentuant le
côté végétal par rapport au côté minéral. Cela se fera parallèlement avec des mesures d’incitation et
de contraintes car les deux sont forcément liées. Concernant les modes actifs, le vélo sera un axe
fort de développement, avec l’or- ganisation d’un Réseau Express Vélo. u
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MOBILITÉS MAGAZINE 43 - DÉCEMBRE 2020 - 31
/ Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et du Sytral