Page 34 - MOBILITES MAGAZINE n°37
P. 34

                 Opérateurs & réseaux
     placement. D’autres réseau ont décidé d’afficher complet sur la girouette des bus, le temps de dépêcher sur place des véhicules en renfort. Si ces mesures sont gérables lorsque l’affluence est faible, il en sera autrement si la fréquentation est plus importante. De plus, cette solution pose la question de la régulation. Qui ef- fectuera les comptages des voya- geurs ? Qui contrôlera ? « Est-ce le rôle des transporteurs de réguler le nombre de voyageurs ? Com- ment devra-t-on procéder pour interdire l’accès à bord ? », s’inter- roge Roland de Rechniewski, di- recteur d’exploitation de la Com- pagnie des autobus de Monaco (C.a.M.) « Sauf à devenir dictatorial, ce n’est pas notre mission de de- mander aux clients de ne pas monter ou de descendre ». Le di- recteur d'exploitation estime aussi que supprimer des sièges « n'a pas de sens » car « les voyageurs vont forcément passer les uns à côté des autres ».
Port du masque obligatoire
C’est pourquoi tous les opérateurs affirment que le seul moyen pour faire respecter la distanciation so- ciale est le port du masque. Le 22 avril 2020, le gouvernement a in- diqué que cette mesure sera « pro- bablement » obligatoire dans les transports publics. « Si nos voya- geurs en portent, nous pourrons réduire les distances de sécurité à moins d'un mètre », indique Jean- Michel Gressard. a Tours, antoine Fins, le directeur général du réseau Fil Bleu, estime que « c'est un moyen pour rassurer tout le monde et se protéger. Ce sera un enjeu fort de cette nouvelle époque qui démarrera ». autre préconisation formulée par les professionnels : l'étalement des heures d’entrée et de sortie des écoles, entreprises et administrations. L'objectif : limiter les pointes de trafic et lisser la
fréquentation. Selon David Cro- nenberger, « il faudra envisager des organisations concertées entre tous les générateurs de déplace- ment et le secteur des transports publics. Au début des années 2000, la réduction du temps de travail a entraîné une disparition des hyper heures de pointe ». il est également suggéré de maintenir ,voire de développer, le télétravail pour li- miter les trajets entre le domicile et le travail. « Dans tous les cas, il faudra penser autrement le trans- port de masse et trouver des so- lutions prônant plus de souplesse pour moins de concentration », insiste le directeur de la RTCR.
Maintien des désinfections
S'il ne fait aucun doute que les entreprises de transport public vont maintenir le nettoyage ren- forcé de leur flotte avec des viru- cides, cette question risque de de- venir problématique. actuellement, ces opérations sont relativement peu contraignantes car les trans- porteurs n'engagent en moyenne qu'un tiers des parcs chaque jour. Ce qui facilite leur désinfection deux fois par jour. Lorsque l'activité reprendra (les réseaux envisagent de « remonter » l'offre aux alen-
W
ROLAND DE RECHNIEWSKI, directeur d’exploitation de la Compagnie des autobus de Monaco (C.A.M.)
  34 - MobiLitéS MagazinE 37 - Mai 2020
tours de 60% voire 70% dans un premier temps) ces précautions sanitaires seront plus compliquées à intégrer dans la production. Les transporteurs devront également trouver des solutions pour protéger les postes de conduite dans les bus, du fait du rétablissement de la montée par la porte avant. « Il n'y aura pas de souci dans les standards et les articulés qui sont dotés de vitre anti-agression. Par contre ce sera impossible dans les minibus qui n’en n'ont pas », rap- pelle Thierry Durand, directeur de la Régie mixte des transports tou- lonnais. La RMTT étudie actuelle- ment des solutions reposant sur des dispositifs utilisant du plexiglas ou du film plastique. a Monaco
























































































   32   33   34   35   36