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Politiques & institutions
ment différente et utilise une tech- nologie de mousse semblable à celle que l’on trouve dans les ma- telas, « pour ajouter du confort et de la souplesse à l’assise ». Du côté des tablettes, des innovations ont également été apportées, avec une plus petite tablette, idéale pour poser son smartphone mais également pour le brancher aux prises de courant. Le tissu du siège est également différent: « ce n’est plus du velours, ce qui est une rupture totale par rapport à ce que nous avons historique- ment, c’est une maille qui fait un effet “hamac” qui ajoute de la sou- plesse en plus de la mousse, ce qui permet d’épouser toutes les morphologies [des clients] ». L’éclairage de la rame sera étudié pour être plus doux, ce qui sera idéal notamment dans les trains du matin où l’on voudrait souvent finir sa nuit ou prendre son petit- déjeuner sans être ébloui. « Les li- seuses seront donc des lumières d’appoint pour souligner encore cet espace à soi ».
Le TVG M, un atout dans
la manche de la SNCF ?
Le TGV M sera également un des piliers majeurs de l’évolution du TGV en 2041 pour Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Voyages. « Ce TGV nous fait progresser dans tous les domaines, à la fois l’éco- logie, les économies d’énergie, la modularité », explique-t-il. Rappelons que le TGV M sera mo- dulaire, et pourra circuler soit en composition de 7, 8 ou 9 voitures. Cette fonctionnalité permettra de répondre plus facilement aux be- soins du marché et permettra de remédier à une des faiblesses des TGV actuels rappelée par Alain Krakovitch, son manque de mo- dularité. Mais le directeur général voit d’autres changements pour le TGV de 2041 : « de nouvelles in- frastructures, puisqu’on va avoir 6
N La maquette à l’échelle 1 de la motrice du TGV M.
N Une vue des prototypes des sièges du futur TGVM.
nouvelles LGV». Rappelons-les briè- vement : GPSO, la LGV Sud-Paca, Montpellier-Perpignan, la ligne Pa- ris-Normandie, le projet Roissy-Pi- cardie et enfin le Lyon-Turin.
Mais l’innovation ne se limite pas seulement au matériel roulant et à de nouvelles lignes, aussi per- formantes soient-elles. Le service à bord pour les clients est un aspect important et Alain Krakovitch annonce ainsi « la suite de la carte Avantage, [...] les clients Business, le confort à bord des trains pour nos clients, la restauration... Nous avons plein d’idées ! ». Au final, le DG de SNCF Voyages voit un TGV qui aura « quasiment + 50 % de voyageurs » en 2041.
Mais si le TGV évolue avec plus de services, des innovations à bord du matériel roulant et de nouvelles lignes à construire, les autres modes de transport ne vont pas rester les bras croisés et continuer à venir challenger le TGV, voire même l’attaquer sur les théma- tiques où il est actuellement en position de force, à savoir la sécurité et l’environnement. C’est un des
points sur lesquels Michel Leboeuf, Président Honoraire du Comité Grande Vitesse et Intercités de l’UIC et Expert Ferroviaire, attire l’attention.
Pour développer son argumenta- tion, il choisit l’horizon 2050. « Nous aurons probablement des avions à hydrogène, nous aurons également des voitures électri- ques intelligentes, sans conduc- teur. La sécurité routière sera ex- cellente. Ces voitures pourraient rouler à 160 km/h sans difficulté. Du point de vue de l’environne- ment, elles seront très bonnes. Au- trement dit, pour l’environnement et de la sécurité, tout le monde va être mis à égalité. La voiture concurrencera beaucoup plus le train, car aujourd’hui, on est pro- priétaire de sa voiture, demain, on ne le sera plus. Le coût de la voi- ture baissera, et le temps passé dans la voiture deviendra utile. Par contre, cette voiture autonome fa- cilitera le transport ferroviaire car elle simplifiera le porte-à-porte. Vous serez dans le train, vous pourrez appeler la voiture qui vien-
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