Page 35 - MOBILITES MAGAZINE N°52
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  Opérateurs & réseaux
 ir les périphéries
sur les produits énergétiques (TICPE) aux communautés de com- munes en zones peu denses qui instituent un versement transport pour les organiser.
: Une nouvelle « architecture »
de transports publics
est à trouver ?
M-AD : Il faut plus de transport collectif partout, ne serait-ce que pour répondre aux objectifs fixés par l’accord de Paris, l’Etat et l’Union Européenne sur le climat. Mais, pour mieux relier centres et périphéries, priorité de l’heure, en s’appuyant sur les outils numé- riques (ce qu’on appelle le MaaS), l’UTP attire l’attention sur trois points : les nouveaux services doi- vent surtout promouvoir les alter- natives à l’usage individuel de la voiture, cibler la mobilité du quo- tidien et les publics les plus dé- pendants de leur véhicule ; les ser- vices pertinents doivent exister physiquement et être intégrés sur
....Regagner la confiance de ceux qui
ont repris leur voiture, et convaincre ensuite de nouveaux voyageurs.
des plateformes, ce qui exige beaucoup de coopération entre opérateurs de mobilités. Enfin, par souci d’efficacité, le transport col- lectif doit en rester la colonne ver- tébrale.
: Plus généralement, les
opérateurs de transports ont-ils une compétence post-Covid à développer plus qu’une autre ?
M-AD : Opérer les modes com- plémentaires aux mass transit et les intégrer au transport public, nous le faisons déjà à Dijon avec les parkings-relais, à Lyon et à Rouen avec les navettes auto- nomes. L’essence du service public est de permettre à tous les publics de se déplacer selon leurs moyens sur tous les territoires et pas uniquement dans les centres- villes où le service est le plus ren- table : c’est notre légitimité, ce qui nous distingue des nouveaux ac- teurs. De ce fait aussi, par nature, nous sommes des intégrateurs de nouvelles mobilités.
: Pour faire tout cela, un nouveau modèle économique du transport
public a été dessiné par
le rapport Duron.
Vous y souscrivez ?
M-AD : Sur la sanctuarisation du versement mobilité, sur la néces- saire augmentation du ratio des
recettes commerciales sur les dé- penses de fonctionnement, la né- cessité de mieux informer les voya- geurs sur le coût des transports publics et ceux qui le paient, sur la protection, sur la TVA à 5,5 %, et même sur l’adaptation du calendrier européen des obligations de ver- dissement des flottes : il y a beau- coup de points que l’UTP défend depuis de nombreuses années. J’approuve tout particulièrement les recommandations touchant aux nouvelles ressources pour notre secteur car il est évident que nos besoins en investissement sont importants. De ce point de vue, je ne peux qu’approuver l’idée de doubler l'enveloppe (450 M€) de l'appel à projets en faveur des transports en commun en site pro- pre. Mais, nous trouvons légitime aussi, l’appel aux usagers de la route pour qu’ils contribuent pour une part à financer l’écosystème.
: Le rapport Duron vous convient-il
sur les garde-fous contre
la gratuité ?
M-AD : Oui, en particulier sa pro- position d’étudier la limitation du plafond du versement mobilité pour les AOM qui ne font pas contribuer les usagers (gratuité totale) et pour les AOM de plus de 200 000 habitants quand le ratio de recettes sur dépenses est infé- rieur à 30 %. z
PROPOS RECUEILLIS PAR HUBERT HEULOT
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 MOBILITÉS MAGAZINE 52 - OCTOBRE 2021 - 35
 

































































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