Page 19 - MOBILITES MAGAZINE N°50
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  Politiques & institutions
 © ALVINI IOANNIDOU/AREP
  Cajarc (1886) avec son château d’eau et sa pompe sur l’ancienne ligne Cahors-Capdenac dans le Lot, une localité chère au feu Président Pompidou. Et si la petite gare de Brélidy-Plouëc, sur la ligne Guin- gamp-Paimpol et ancien point de correspondance entre le Réseau Breton et les Chemins de fer des Côtes du Nord (aujourd’hui les Côtes-d’Armor), a été classée, c’est aussi bien pour son bâtiment voyageurs-marchandises caracté- ristique du Réseau Breton, que pour son château d’eau sur pilotis qui associe brique, béton et ren- forts métalliques. C’est la marque typique des ouvrages d’arts conçus par l’ingénieur–architecte Louis Harel de la Noë pour l’ancien réseau départemental.
La gare de Saint-Hippolyte (Haut- Rhin) sur la ligne Strasbourg-Col- mar-Mulhouse-Bâle n’a pas eu de chance. Elle avait été ouverte en 1907 pour accueillir le Kaiser Guil- laume II lors des ses visites du au château du Haut-Koenigsbourg. Restauré de 1901 à 1908 par Bodo
Heinrich Ebhardt, le « Viollet-le- Duc allemand » qui construit aussi la gare ! Classée Monument His- torique en 1997, elle a été ravagée par un incendie en 2010 et une souscription a été lancée pour sa reconstruction...
Les classements aux Monuments Historiques peuvent parfois être plus larges que les seules gares. Ainsi, en quelque sorte en guise de revanche des « petites lignes » disparues, c’est une section entière du « Chemin de fer du Blanc - Ar- gent » fermée au trafic des TER (voir Mobilités Magazine n° 47/ avril 2021) qui s’est trouvée classée avec ses cinq gares (Luçay-le Mâle, Écueillé, Heugnes, Pellevoi- sin et Argy). Toutes construites en 1902 et quasi-totalement restées dans leur état d’origine. Un vérita- ble musée du rail mais un musée vivant, puisque cette section de ligne de près de 40 kilomètres est désormais exploitée par le « Che- min de fer touristique du Bas- Berry»!z
MICHEL CHLASTACZ
La façade sur le parvis de la gare de Tours (nov.2019).
1) Ce premier classement concerne seulement le buffet (« Le Train bleu ») et la salle des billets (« Halle des Fresques »). Le classement de la façade, de la tour de l’Horloge et des toitures attendra 1984.
2) Parfois uniquement la façade, les tours d’horloge, les halls d’entrée, les buffets ou certaines parties des bâtiments comme les halles métalliques. Le classement vise aussi des équipements techniques. Postes d’aiguillages (dont la curieuse « Tour florentine » d’Aulnoye-Aymeries dans le Nord), châteaux d’eau, lampadaires, grues et grues hydrau- liques, plaques-tournantes, barrières et maisons de passage à niveau.
3) Hormis Deauville-Trouville, Saint-Quentin et Néris-les-Bains. Sont absentes du classement la gare néo-basque des Deux Ju- meaux (Hendaye-Plage, 1922), les gares de style néo-breton et anglo-normand de La Baule-Escoublac et de La Baule-les- Pins (1927comme les gares néo-provençales de la ligne de la « Côte Bleue » Marseille-Martigues (1915), celles avec pergo- las à la niçoise de Nice-Breil (1928), ainsi que la gare de Cap- denac de style néo-quercynois. Et, hormis Albert, Saint-Quen- tin et la gare (fermée) de Senlis, les nombreuses gares recons- truites en style néo-flamand après la Première guerre mon- diale en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais par Gustave Umbdenstok et ses élèves n’y figurent pas non plus.
4) La plus ancienne gare parisienne subsistante, celle de Den- fert-Rochereau (1846) sur l’ancienne ligne de Sceaux devenue RER-B, appartient à la RATP ! Toutefois le plus vieux bâtiment de gare française classé est celui de l’ancienne gare de Nîmes (ligne Nîmes-Sète) construite en 1839.
5) Adolphe Dervaux, architecte de Rouen Rive-Droite en 1928, avait auparavant conçu en 1911 la gare Art Nouveau de Biar- ritz-Ville, aujourd’hui fermée. C’est le créateur des candélabres Art Déco du métro parisien qui ont succédé aux édicules d’Hector Guimard.
6) Construite en 1896-1898 par Victor Laloux qui est égale- ment l’auteur de la gare parisienne d’Orsay achevée en 1900. 7) Pierre Esquié a réalisé les six identiques gares Art Nouveau épuré de la ligne (fermée) Saint-Jean-d’Angély-Saujon en 1911. Celle de Varzy est classée.
8) Ce style néo-Louis XIII caractérisait aussi la façade de la gare disparue de Paris-Bastille (1859) qui voulait évoquer la proche place des Vosges. Elle a été construite par François Cendrier. Architecte de la première gare de Lyon à Paris et de celles de Lyon-Perrache, de Dijon-Ville et de Sens comme du modèle « standardisé » des gares de la ligne de Paris à Lyon. 9) C’est le créateur des gares de Bois-Colombes, Colombes et Le Stade reconstruites après l’électrification de 1936 et de la gare de Brest en 1937. Il réalisa aussi, avec Gustave Umbdens- tock, les gares néo-flamandes de Senlis, Saint-Amand-les- Eaux et Saint-Quentin.
10) Ce système a été appliqué pour les mêmes raisons en 1884 à la gare de Saint-Étienne Châteaucreux par l’architecte Joseph-Antoine Bouvard le futur constructeur de la gare de Marseille-Saint-Charles (1896).
11) Construite en 1905 sous la domination allemande, cette gare est la parfaite réplique - en petites dimensions - de celle de Gdansk [alors Danzig] en Pologne et située à l’époque à l’autre extrémité de l’Empire de Guillaume II.
12) Une version plus épurée de ce style « Troubadour » a été choisie pour la gare de Beauvais (1860) et celles de Ciré-les- Mello, d’Hermes-Berthecourt et de Mouy-Bury sur la ligne Creil-Beauvais. Qui ne sont pas classées.
MOBILITÉS MAGAZINE 50 - JUILLET/AOÛT 2021 - 19
















































































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