Page 33 - MOBILITES MAGAZINE N°48
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  naires allemands. Il porte sur l’ac- quisition, pour un montant de 376 M€, de 39 rames issues de la plate-forme Coradia Polyvalent, cette grande famille d’Alstom qui comprend les Regiolis. Trente de ces rames à livrer à partir de 2023 seront dédiées aux liaisons trans- frontalières. Elles seront bi-courants (25 kV SNCF + 15 kV 16-2/3 DB) aptes à la vitesse maximale de 160 km/h et dotées des deux équi- pements de contrôle-commande allemands et français. Pour la des- serte des sections non électrifiées, Grand Est pourrait équiper d’un double système de contrôle-com- mande les cinq rames (trois plus deux en option) à hydrogène dites Regiolis H 2 récemment comman- dées à Alstom.
Ces relations transfrontalières re- lancées auraient également l’ori- ginalité d’être liées à l’ouverture des trains régionaux à la concur-
rence, puisqu’un appel d’offres spécifique devrait être lancé pour l’exploitation des sept lignes concer- nées. Outre les opérateurs histo- riques DB Regio et SNCF, tous les autres opérateurs indépendants allemands, français et européens pourraient se mettre sur les rangs. Cependant, le choix pourrait aussi être celui de la création d’une so- ciété ferroviaire commune franco- allemande.
Le Léman Express précède
le Trireno, RER tri-national bâlois
Si entre la France et la Suisse, la réalisation du RER transfrontalier Léman Express a été le véritable chantier du siècle (voir Mobilités Magazine N°33 de janvier 2020) et a notamment abouti à une des- serte au quart d’heure sur le tron- çon Annemasse-Genève et à la demi-heure sur l’antenne Genève- Bellegarde, d’autres projets restent à venir.
Presque aussi important apparaît celui de la LRA (Liaison Rail Aéro- port) à créer sur l’axe Mulhouse- Bâle (partie française de la gare) déjà desservi à la demi-heure par une branche du Trireno, le RER tri-national (Suisse-Allemagne- France) de Bâle en cours de mise en place(9). Après la création d’une déviation de 7 km et de la gare aéroportuaire d’ici 2027-2028, le
cadencement passerait aux six minutes sur la section Bâle CFF- Aéroport. Le projet, d’un montant de 250 M€ devrait être en partie financé par l’Union européenne. Et si la réouverture de la ligne Bel- fort-Delle-Delémont (terminus de la ligne S 3 du Trireno) n’a pas eu encore les résultats escomptés (900 voyageurs/jour au lieu de 1 600 espérés) c’est, selon le rap- port Romann, essentiellement en raison des « horaires non adaptés et du mauvais service côté fran- çais ». Puisqu’au cadencement CFF ne répond pas, loin de là, une offre aussi dense et cohérente sur les lignes TER de l’étoile ferroviaire de Belfort et que les rabattements routiers et les transports scolaires ont tardé à être reconfigurés.
La ligne franco-suisse dite « des Horlogers » (Besançon-Morteau- Le Locle-La Chaux-de-Fonds) ac- tuellement très inégalement ex- ploitée entre ses deux versants ( 3 allers-retours TER côté SNCF et 18 côté CFF) est en cours d’amé- lioration et une étude suisse pré- conise même une électrification en 15 kV 16-2/3 jusqu’à Morteau avec le transfert de la section Le Locle-Morteau à un groupement européen.
Toujours selon le rapport Romann, la ligne à deux branches(10) Dôle- Frasne-Vallorbe/Pontarlier (Neuf- châtel/Lausanne) doit rester struc- turée par le nécessaire maintien à 4 allers-retours journaliers des des- sertes TGV Paris-Lausanne.
Et reste le « véritable serpent de mer ferroviaire » qu’est la réou- verture de la section Évian-Saint- Gingolph (16,8 km), dite « ligne du Tonkin ». Cette réouverture « per- mettrait un bouclage par la rive sud du Lac Léman, d’éviter des in- vestissements routiers (dont le coûteux projet « d’Autoroute du Chablais », ndlr.), de soulager la voie ferrée Genève-Lausanne surchargée tout en raccourcissant
 MOBILITÉS MAGAZINE 48 - MAI 2021 - 33
  






















































































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