Page 35 - MOBILITES MAGAZINE N°48
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La mutation des démarches de GPEC
Quelles sont les conséquences de la mutation des démarches de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) vers des démarches de GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) ?
Ce cahier pratique vise à présenter le cadre légal de la GPEC en transport
de voyageurs. Nous découvrirons les outils et les méthodes pour mettre
en place une stratégie sociale efficace, sans omettre de décliner les mesures d’accompagnement associées à cette démarche.
Comment un dispositif peut-il constituer pour un opérateur de transport (acteur des services de mobilité ou autocariste), une opportunité de mieux structurer la politique sociale, au sens large (emploi, diversité, rémunérations, formation professionnelle, transitions), en fonction de son envi- ronnement et de ses prévisions d’activité ?
L’objectif est d’identifier ses besoins actuels et futurs et d’adapter les ressources humaines en conséquence.
En assurant des prestations de transport public et des services de mobilité, les acteurs opérationnels de mobilité sont en prise directe avec les évolutions de la société. En corollaire, les nouveaux services de mobilité, les orga- nisations et les modes de communication se transfor- ment rapidement. Par ailleurs, les acteurs susmentionnés sont particulièrement concernés par l’évolution des tran- sitions énergétiques, par l’innovation, par les mutations technologiques, et en particulier par les enjeux sociétaux et humains liés à la nécessaire transformation, voire à la digitalisation des activités et des métiers du transport de voyageurs. Rajoutons à cela une crise sanitaire qui affai- blit au quotidien l’activité du transport occasionnel et tou- ristique et met à mal des emplois de conducteurs tourisme et grand tourisme aux agents commerciaux. Ces évolutions et la chute économique et sociale des ac- teurs du transport touristique nécessitent une adaptation rapide de tous les dirigeants et de certaines catégories de salariés. À la spécialisation métier s’ajoute le besoin en compétences transversales, en capacité d’innovation et en créativité, face à des changements rapides et mul- tiples. Dans un marché du travail lui-même en forte évo- lution, l’adaptation en continu des compétences des sa- lariés en place et l’attractivité des métiers du transport routier de personnes constituent des défis majeurs pour l’avenir du secteur.
Diriger c’est anticiper
Dans ce contexte mutant, les entreprises de transport commencent à se mobiliser pour anticiper les consé- quences des évolutions de métiers et de la crise. Le chô-
mage partiel n’est pas voué à être utilisé de façon pérenne. En l’occurrence il faut rechercher une solution. La GPEC en tant que démarche de gestion prospective des res- sources humaines permet d’accompagner le changement. Elle doit permettre d’appréhender, collectivement, les questions d’emploi et de compétences et de construire des solutions transversales répondant simultanément aux enjeux de tous les acteurs concernés : les entreprises, les territoires et les actifs. Ainsi la Loi de septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a modifié l’article concernant la GPEC, devenue Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP).
A titre d’exemples, en voici les évolutions :
• Cette nouvelle appellation concerne la négociation au niveau de l’entreprise, alors que le précédent terme (GPEC) restera celui de la négociation de branche. Les orientations stratégiques y sont donc un maillon es-
sentiel.
• La mixité des métiers devient un élément supplémentaire
qui peut être intégré dans la GEPP.
• Possibilité de négocier un chapitre spécifique sur le
nouveau dispositif de « transitions collectives ».
GPEC : obligatoire ou facultative ?
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Le Code du travail (article L 2242-20) impose aux entreprises et groupes d’entreprises d’au moins 300 salariés, ainsi qu’aux entreprises et groupes d’entreprises de dimension communautaire comportant au moins un établissement ou une entreprise d’au moins 150 salariés en France, une obligation de négocier sur la gestion des emplois et des parcours professionnels tous les 3 ans. Toutefois, les partenaires sociaux peuvent, par un accord global amé- nageant la mise en œuvre de cette négociation, décider d’une périodicité pouvant aller jusqu’à 4 ans. Néanmoins toute entreprise quelle que soit sa taille est concernée par la GPEC, et tous les salariés de l’entreprise peuvent être concernés par des mesures de GPEC.
MOBILITÉS MAGAZINE 02 - FÉVRIER 2017 - 35
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