Page 22 - MOBILITES MAGAZINE N°17
P. 22

                 Politique & institutions
       FERROVIAIRE/ Région
 Ces TET désormais régionalis
C’est une sorte de grand échange. Il a déjà eu lieu, il ne devrait pas tarder, ou il est en préparation. Des Hauts de France à la Nouvelle Aquitaine,
en passant par la Normandie, le Grand Est et le Centre-Val-de-Loire,
les régions vont reprendre progressivement des « Trains d’ Équilibre
du Territoire » auparavant gérés par l’État. Va-t-on assister à la naissance de « super TER » restructurant les réseaux ferrés de régions fusionnées ? Avant l’ouverture à la concurrence...
 Le TGV les a tués, les Régions peuvent-elles les ressusciter ? Résumé abrupt et pourtant
si parlant. Depuis bientôt près de quatre décennies, l’offre en matière de trains classique de grandes lignes, celle des trains qualifiés d’ « Équilibre du Territoire », les TET, a progressivement reculé. Face à l’assaut du TGV et des lignes à grande vitesse qui ont profondé- ment remodelé le réseau ferré. Mais aussi faute de stratégie fer- roviaire de « l’État-stratège » !
Ce qui, entre TGV et TER, a creusé un vide ferroviaire de plus en plus béant au fil des années avec pour conséquence de marginaliser des lignes classiques pourtant souvent
structurantes du réseau ferré na- tional.
En commençant par celles paral- lèles aux LGV et non parcourues par les trains à grande vitesse. Suivies de nombreuses lignes trans- versales qui ont été peu à peu délestées de leur offre de type Inter Cités et grandes lignes au profit des « TGV inter-secteurs »(1). Des relations qui, hormis entre Roissy et la LGV Paris-Lyon, tran- sitent par une Grande Ceinture et un complexe ferroviaire d’Île-de- France pourtant jugés saturés ! Ce long abandon des TET a abouti à la réforme de 2016 qui restructure totalement le secteur. Une réforme confirmée, et qui n’est pas offi-
ciellement concernée par le Pacte ferroviaire gouvernemental.
Trois catégories
Hormis la suppression totale de certaines relations essentiellement des trains de nuit(2), la réforme menée par Alain Vidalies, le ministre des Transports de l’époque, a classé les TET en trois catégories dis- tinctes.
D’abord, les relations TET qui sont gardées en mains par l’État. Qua- lifiées de « structurantes » et « à hautes performances », chacune d’entre elles devrait bénéficier à terme d’un schéma directeur, as- sorti de l’acquisition de nouveaux matériels pouvant rouler à la vitesse
22 - MobILITÉs MAGAzINE 17 - JUILLET 2018
é

















































































   20   21   22   23   24