Page 43 - MOBILITES MAGAZINE N°13
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                  Technologies & innovations
les entreprises de transport
stimuler... la demande gazière pour ses applications. selon Didier Hous- sin, la transition énergétique est en passe de devenir une réalité sur le plan mondial : « les inves- tissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont atteint 300 milliards de dollars US en 2017, à comparer aux 400 milliards pour les recherches sur les énergies fossiles pour cette même année ». Des investissements également tirés par la Chine. « Elle entend couvrir 20% de ses besoins éner- gétiques d'ici 2030 en énergies renouvelables. Ne vont-ils pas de- venir dans les moteurs électriques et les batteries aussi dominants que dans les cellules photovol- taïques ? », s'interroge-t-il. Pendant ce temps, les Usa conti- nuent de miser sur les pétroles et gaz de schiste, ce qui décorrèle les Etats-Unis des tendances mon- diales. si l'Europe paye entre six et huit millions de dollars Us de BTU son gaz, le pays ne paie que 2,5 à 3,5 millions de dollars de BTU.
Pour le pétrole, en Europe, on a assisté à une brutale remontée entre juin et décembre 2017, où le baril de Brent de mer du Nord est passé de 40 dollars Us à 70 dollars Us. « Les marchés antici- pent fortement la tension sur les prix des carburants », relève Didier Houssin.
Le gaz toujours plus volatil
Le gaz suit la même tendance haussière que le pétrole. si les as- pects géostratégiques sont moins critiques, c'est la demande mon- diale, incluant l'Europe, qui pro- voque cette remontée des prix. « Il y a un parallèle, avec toutefois
Pour les véhicules industriels, on a guère le choix : ce sera soit du GNV, soit des carburants renouvelables bioHVO, biogazole, bio-ethanol. Même chose pour l’aérien.
un décalage de trois à six mois dans les annonces de cours par rapport au pétrole brut ». On assiste à une reprise des investissements au Qatar ou en russie, avec un immense champ gazier en sibérie (un contrat où les Français Technip et Total sont très impliqués). L'Egypte a également commencé l'exploitation du méga-gisement de Zohr, avec l'Italien ENI. « Le GNL(1) est très étroitement indexé sur les cours du pétrole. On assiste
également à un découplage très grand entre les prix spot et les contrats long terme. Par définition, les prix spot sont très volatils ». Les opérateurs français ayant ces dernières années privilégié ces achats spot au détriment des contrats long terme pourraient voir se refermer le piège. « On anticipe une tension entre offre et demande sur le gaz, si les tendances se confirment, d'ici trois à cinq ans ». Pour la France, le retournement de la demande en moteurs diesel est historique (cette motorisation est revenue sous les 50% du mar- ché des automobiles neuves). Toutefois, cela a des effets pervers inattendus : le retour des moteurs à essence fait repartir à la hausse les émissions de CO2 par véhicule. Tous les espoirs reposent désormais sur la directive euro- péenne dite « ENr2 » (en discus- sion cette année), qui fixera la politique en matière de biocarbu- rants.
selon Didier Houssin, « pour les véhicules industriels, on a guère le choix : ce sera soit du GNV, soit des carburants renouvelables, bioHVO, biogazole, bio-ethanol. Même chose pour l'aérien. On a ici peu de solutions alternatives ». La réalité énergétique fait parfois mauvais ménage avec les « élé- ments de langage ».
« A l'échelle planétaire, l'enjeu en terme d'émissions de CO2 est bel et bien d'améliorer les rendements des moteurs thermiques. Cela im- pacte directement 50% de la de- mande énergétique mondiale ! », rappelle Didier Houssin. z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
1 GNL Gaz naturel Liquéfié
MobILItés MagazINE 13 - Mars 2018 - 43
     




















































































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