Page 28 - MOBILITES MAGAZINE N°38
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Politique & institutions
CRISE SANITAIRE/Micro-mobilités
2016 17 500 29 2018 223 900 110,1
Les gagnants du déconfinem
L’essor des micro-mobilités arrive fort opportunément au moment où nos agglomérations redoutent par dessus tout la désaffection de leurs transports en commun et le retour de la voiture individuelle. Désormais structurés au sein de la Fédération des Professionnels Micro-Mobilité, ses acteurs s’organisent pour gérer leur montée en puissance et la transition d’un équipement de loisirs vers celui de la mobilité urbaine et périurbaine.
Trottinettes mécaniques ou électriques, hoverboards, gy- roroues ou gyropodes, skate-
board électriques ou engins avec selle... on n’en a jamais vu autant depuis quelques années dans nos villes, que ce soit dans nos rues voire même sur nos trottoirs, places et jardins. Initialement utilisés pour des motifs de loisirs, ces engins se sont trouvés pour la plupart d’entre eux une nouvelle vocation en sites urbains ou périurbains. La Fédération des Professionnels Micro-Mobilité (Fp2m) a confié l’observation de ce secteur au Smart Mobilité Lab. L’année der- nière, celui-ci a dénombré la vente de 1 861 000 Engins de Déplace- ment Personnels (EDP), soit 13% de plus que l’année précédente.
En deux ans seulement, le nombre de ventes d’engins liés à la mobilité urbaine a dépassé pour la première fois celles des engins liés aux loi- sirs : 935 000 pour la première contre 925 000 pour la seconde. Cette inversion de tendance est liée en particulier à l’essor de la trottinette électrique qui apporte une réponse concrète, facile et bon marché aux déplacements courts. 2019 a été l’année de sa consécration. 478 900 en ont été
FOCUS TROTTINETTES ÉLECTRIQUES
vendues (+ 105%) pour un chiffre d’affaires de 190,9 M€ (+ 74%). Leur fabrication est très majoritai- rement chinoise. La trottinette bé- néficie désormais d’une légitimité règlementaire, puisque depuis l’an- née dernière, elle figure au code de la Route (vitesse limitée à 25 kilomètres/heure, trottoirs interdits, interdiction de circuler à deux ou plus...). Elle est donc officiellement reconnue comme un outil de mo- bilité à part entière. C’est pour cela que ses opérateurs, en particulier les loueurs de trottinettes en libre service, veulent profiter de l’occa- sion que le déconfinement pro- gressif leur procure pour s’imposer définitivement.
Des marges de développement conséquentes
D’autant que le vélo, autre mode doux (ou actif, c’est selon) qui connait un bel essor, lui laisse des marges de manœuvre. Selon la Direction Générale des Entreprises, la France, avec 5% de pratique quotidienne moyenne du vélo, reste loin derrière d’autres pays européens, comme l’Italie (13%), la Belgique (15%), l’Allemagne (19%), le Danemark ( 30%) ou, bien sûr, les Pays-Bas (43%). A l’heure de la reprise des déplace-
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2017 2019
Nombre
101 700 478 900
CA en M€
62,5 90,9