Page 30 - MOBILITES MAGAZINE N°38
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Politique & institutions
ferroviaire/Gouvernance
Quand l’Etat veut devenir un
L’État a l’ambition d’être un stratège ferroviaire. L’expression, apparue dans des conditions ambigües en 2016, est entrée dans le vocabulaire politique. Mais si l’État s’est ainsi auto-proclamé c’est pourtant après de nombreuses décennies de quasi-absence dans un domaine confié à la seule SNCF, dès sa création.
Aussi, ce nouveau titre se mérite au prix d’efforts intenses et coûteux. Ne serait-ce que pour rattraper les retards accumulés...
L’État serait devenu stratège ferroviaire au moment du lancement de la réforme des
TET, les Trains d’Équilibre du Terri- toire. Une réforme lancée en 2015- 2016 par Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports des gouver- nements Ayrault et Valls, d’août 2014 jusqu’à mai 2017.
Paradoxe de la situation, l’utilisation de cette expression intervient alors que l’État se retire des grandes
relations ferroviaires nationales. Pour l’État stratège auto-proclamé, la réforme des TET vise surtout à transférer aux Régions la plupart de ces relations pourtant nationales et structurantes, en liquidant en même temps la quasi-totalité des relations, non moins structurantes, des trains de nuit.
Un plan conçu et réalisé sans que le nouveau stratège ne mette en place un véritable « Schéma fer-
roviaire national » qui aurait permis d’organiser le réseau ferré (voir encadré). Le contexte est alors d’autant plus ambigu côté politique des transports que le démantèle- ment des relations TET intervient parallèlement au lancement d’un Plan de Relance Autoroutier(1) !
Il s’agit pourtant de politique d’amé- nagement ferroviaire du territoire qui, pour des raisons historiques de configuration des responsabilités
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