Page 40 - MOBILITES MAGAZINE n°56
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 Politiques & institutions
   QUAND LA SNCF FAIT RENAITRE DES RELATIONS GRANDES LIGNES CLASSIQUES
Parmi les autorisations accordées par l’ART à la fin de 2021 aux opérateurs ferroviaires, on constate que la SNCF n’est pas oubliée puisque le 2 décembre 2021 le régulateur, saisi par la région Bourgogne Franche- Comté qui craignait une concurrence avec ses services TER(1) a statué favorablement sur la liaison Paris-Lyon que la SNCF veut relancer sur la ligne classique.
Soit trois allers-retours journaliers qui seront effectués avec des rames Corail rénovées(2) tractées par BB 22200 et qui offriraient de 500 à 800 places en fonction de la com- position des trains.
Deux de ces allers-retours seront tracés entre Paris-Bercy et Lyon-Perrache avec des temps de trajet de l’ordre de 5 h 30 pour 512 kilomètres. Et la desserte de six gares intermédiaires (Villeneuve-Saint- Georges, Melun, Dijon-Ville, Chalon-sur- Saône, Mâcon et Lyon-Vaise).
Le troisième aller-retour journalier relierait Paris-Austerlitz à Lyon-Perrache avec éga- lement un temps de trajet de 5 h 30 pour 520 km. Et la desserte de sept gares inter- médiaires ( Juvisy, Villeneuve-Saint-Georges, Melun, Dijon-Ville, Chalon-sur-Saône, Mâcon et Lyon-Vaise).
En juin 2021 l’ART a également statué sur la demande de la SNCF qu vise au lancement - d’ici décembre 2022 - d’une offre de trois allers-retours journaliers entre Paris et Nantes sur le réseau classique.
Deux de ces allers-retours seraient effectués selon le trajet historique de l’ancien réseau du P.O (Paris-Orléans). Donc au départ de Paris-Austerlitz avec la desserte intermé- diaire de Juvisy, Les Aubrais-Orléans, Blois, Saint-Pierre-des-Corps, Saumur et Angers. Avec des temps de trajet qui se situeraient entre 3 h 46 et 4 h 03 pour un itinéraire de 430 kilomètres.
Le troisième aller-retour serait tracé éga- lement au départ de Paris-Austerlitz mais selon un itinéraire de contournement sud de l’Île-de-France via Juvisy, Massy-Palai- seau-Grande-Ceinture, Versailles-Chantiers, Le Mans et Angers. Avec des temps de trajet respectifs de 4 h 12 (à l’aller) et de 4 h 08 (au retour) pour un itinéraire allongé à 466 kilomètres.
Ces trains seraient baptisés Ouigo Vitesse Classique et leurs prix seraient fixés à partir de 10 € et ils ne devraient pas dé- passer les 30 €, même en heures ou en périodes de pointes. Ceci pour une offre à classe unique avec des billets qui seraient
vendus exclusivement sur Internet. Et qui plus est, des prix fixes auxquels les voya- geurs n’étaient plus habitués depuis l’aban- don de la tarification kilométrique il y a déjà trois décennies...
La cible choisie par l’opérateur historique est celle de la concurrence avec la voiture et les « autocars Macron » après l’échec dans ce domaine de l’aventure Ouibus de la SNCF. Et plus précisément, elle vise une clientèle jeune et/ou modeste avec l’am- bition d’atteindre rapidement le seuil de 1,2 million de voyageurs annuels. Des re- lations Paris-Le Mans-Rennes, Paris-Tours- Poitiers-Bordeaux et Lyon-Marseille-Tou- lon-Nice( 3) via les lignes classiques seraient ainsi programmées à terme par la SNCF. MC
1) Sur la ligne classique Paris-Dijon-Lyon, outre des services TER partiels (Paris-Laroche- Migennes, Paris-Dijon, Laroche-Migennes-Dijon, Dijon-Lyon, Dijon-Chalon, Dijon-Mâcon), la région Bourgogne-Franche-Comté propose six allers-retours journaliers de bout en bout avec 17 arrêts intermédiaires. Dans le même document le régulateur a également statué sur les futurs services « Railcoop » (Strasbourg-Clermont-Ferrand, Thionville-Grenoble/Saint-Étienne et Le Croisic-Bâle) qui traversent la région Bourgogne-Frabche-Comté.
2) Des rames Corail et des locomotives qui arboreraient une nouvelle livrée... rose ! (voir
« Mobilités Magazine », 30 septembre 2021).
3) Sur Paris-Tours-Poitiers-Bordeaux et Lyon-Valence-Avignon-Marseille-Nice l’existence de sections à 200 km/h poserait la question des matériels à utiliser pour profiter de meilleures vitesses. Pourtant la future offre Paris-Nantes via Les Aubrais et Tours - qui dispose elle aussi d’importantes sections parcourables à 200 km/h sur son trajet - n’en profite visiblement pas...
   40 - MOBILITÉS MAGAZINE 56 - FÉVRIER 2022
  

















































































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