Page 34 - MOBILITES MAGAZINE N°57
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 Technologies & innovations
   TRANSITION/Fiscalité
 La voiture électrique, bombe à
  Une étude commandée par la Fédération Nationale des Associations d’usagers des Transports (FNAUT) et présentée le 11 février 2022, met le doigt sur les conséquences jusqu’alors non encore abordées du choix de « l’électrification » du parc automobile.
Cette étude importante, aujourd’hui présentée par Mobilités Magazine, oblige
à réfléchir sur la politique de soutien au développement de la voiture électrique, et à la clarifier... Elle se présente comme le premier acte de la dénonciation d’une véritable bombe fiscale et politique à venir. L’étude porte en fait sur le finan- cement de ce tournant énergétique en examinant ses conséquences budgétaires et économiques à moyen terme jusqu’à l’horizon 2030. Elle met de fait en lumière bon nombre d’aspects jusqu’alors peu connus — voire délibérément et politiquement ignorés ? — de l’actuelle stratégie d’électrification du parc automobile.
Ce document a été réalisé par le Bureau d’Études et de Recherches 6 T spécialisé en mobilités et modes de vie(1). Il met l’accent sur les conséquences considérables de cette stratégie au point de vue
fiscal (sujet éminemment sensible), mais aborde aussi les points de vue sociologiques et politiques en général.
Depuis un certain nombre d’an- nées, la voiture électrique est pourtant devenue une sorte d’évi- dence quasi-indiscutable. Voire même un véritable totem du dé- bat politique dans les domaines des déplacements, des énergies et de l’environnement. Avec une antienne mise en avant sans relâche et comme lancinante par les poli- tiques et une partie de la presse.
Transition à marche forcée
L’étude se fonde sur l’avancée pré- vue à marche forcée de la voiture électrique en France durant la décennie en cours. Ainsi, compte- tenu de l’accélération à l’incitation des ventes de véhicules électri- ques(2), leur nombre passerait de 0,68 % du parc automobile en 2020 (mais déjà 8 % des ventes de cette
même année 2020) à 15 %, voire à 20%, du même parc en dix ans. Ce qui amènerait, selon les deux scénarios de l’étude, de passer moins de 250 000 véhicules imma- triculés aujourd’hui à 4,8 millions ou à près de 7 millions d’unités en 2030. Selon un ensemble technique qui associe les véhicules purement électriques et les véhicules hybrides. Dans les deux cas de figure propo- sés, les hybrides représenteraient de35à40%dutotaldeceparc de voitures dites « propres ».
On a déjà évoqué les impacts in- dustriels considérables de cette électrification sur l’évolution de la production automobile(3), mais cette étude s’attache à l’analyse d’autres retombées jusqu’à aujourd’hui peu évoquées, mais dont les consé- quences sont rien moins que consi- dérables : celles de l’impact de l’électrification à venir du parc au- tomobile sur les recettes fiscales de l’État.
34 - MOBILITÉS MAGAZINE 57 - MARS 2022
  




















































































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