Page 16 - MOBILITES MAGAZINE-HorsSerie-N°1
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 2017, année technologique
                   les « trains à accUmUlateUrs » : la vieille histoire allemande qUi mène à l’ilint
Le petit musée de l’usine Alstom de Salzgitter, qui est le plus grand site in- dustriel existant d’Alstom, présente quelques matériels roulants précieu- sement sauvegardés et qui ont été construits par l’entreprise Linke- Hoff- mann-busch(1), propriétaire du site jusqu’en 1993. on y découvre des pièces emblématiques de l’histoire ferroviaire allemande depuis la majes- tueuse Montain série 39 de la « Deutsche reichsbahn » de 1929, jusqu’à la rame automotrice diesel du Fliegende Hamburger de 1937. Le musée présente aussi une modeste maquette de l’Akkumulatortriebwagen Wittfeld, l’automotrice à accumulateurs des Chemins de fer prussiens. Ce type de matériel d’une puissance de 124 kW et d’une autonomie de 70 à 100 km (portée ultérieurement à 180 km), a été mis en service de 1908 à 1909 et de 1910 à 1914 sur des lignes locales. Au total, 171 exemplaires ont été construits dont 163 doubles et huit triples. Les derniers exemplaires ont circulé jusqu’en 1964 sur le réseau de la Db(2).
on peut voir dans cet Akkumulatortriebwagen historique le premier maillon d’une lignée de matériels qui, tel un  l rouge technologique déroulé durant un siècle, conduirait à l’iLint ! Ailleurs en europe( 3), de nom- breuses expériences comparables se concrétisent, quitte à perdurer long- temps en grande-bretagne avec les dernières rames locales BEMU (Batteries Electric Multiples Units) de british rail apparues à l’orée des années 60.
mais c’est en Allemagne que cette technologie s’est à la fois maintenue le plus longtemps, et qu’elle s’est  nalement le plus développée. Puisqu’elle a été appliquée depuis les années 50 à certaines séries d’automotrices ré- gionales les plus caractéristiques étant les etA 176, 517 et 817, alors sur- nommées Limburger zigarre en raison de leur forme spéci que et de leur affectation à des lignes régionales situées dans le Limbourg allemand, près de la frontière néerlandaise. et certains autorails légers de la grande famille des Schienenbus (railbus) des séries Vt 95 et Vt 98 construits par Uerdingen et mAn ont été également équipés de batteries.
1 Entreprise créée en 1839 à Breslau (Silésie), aujourd’hui Wroclaw en Pologne. Le site historique de LHB devenu Pafawag en 1945 aura construit 2231 locomotives et 1633 automotrices électriques pour les Chemins de fer polonais de 1955 à 1995. Il est désormais détenu par... Bombardier ! Un des nombreux avatars de la complexe histoire politique et industrielle européenne.
2 Le seul exemplaire en état de marche est conservé en Pologne, où 20 automotrices issues du réseau prussien ont circulé jusqu’en 1952.
3 Notamment en France à la fin du XIXe siècle avec les tramways à alimentation mixte associant accumulateurs, prise par caniveau au sol et par caténaires qui étaient exploités à Paris et en banlieue par la CGPT (Compagnie Générale Parisienne des Tramways).
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Un des anciens matériels précieusement sauvegardés au sein du petit musée de l’usine Alstom.
hydrogène sur demande et l’élec- tricité fournie, obtenue par la com- binaison de l’hydrogène du réser- voir avec l’oxygène présent dans l’air, actionne la chaîne de traction du train. « Les seules émissions sont de la vapeur et de l’eau condensée. Le train n’émet aucune particule ni gaz à effet de serre, et l’électricité est fournie sans gé- nérateur ou turbine », rappelle Wolfram Schwab, responsable de la plateforme trains régionaux chez Alstom. S’ajoute le stockage d’éner- gie en provenance de la pile à combustible dans des batteries li- thium-ion à haute performance et qui se trouvent installées sous une des deux caisses de la rame. Ce stockage de l’énergie inutilisée pour la traction, ou en provenance de l’énergie cinétique produite pen- dant le freinage électrique de la rame, permet une meilleure gestion de la consommation du train. Une gestion de l’énergie au plus près des besoins, et qui est présentée comme un élément très hautement performant du système.
En phase d’accélération du train, l’énergie issue de la pile à com- bustible, voire celle venue des bat- teries qui est exploitée en com- plément et en fonction de l’effort d’accélération à effectuer, est uti- lisée pour la traction comme pour l’alimentation des systèmes em-
 Piles à combustible positionnées sur le toit.
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