Page 18 - Moblités Magazine Thématique n°9

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Le fait d’avoir la possibilité de choisir un carburant alternatif plus vertueux permet d’entrevoir des pistes pour réduire la pollution des transports routiers. Que ce soit pour le transport des marchandises ou des voyageurs, les poids lourds sont indispensables à notre économie et à nos modes de déplacements que ce soit en ville ou à la campagne.
Les poids lourds sont les 2e émetteurs de gaz à effet de serre des différents moyens
de transport terrestre derrière les voitures particulières. En 2015, les émissions de CO2 produites par le transport routier représentaient 26,7 millions de tonnes. Ce secteur d’activité est en progression per- manente. Si certains usages dispa- raissent, ils sont remplacés par d’au- tres. Quand des services de trans- ports de personnel d’usines dispa- raissent, de nouveaux services li- brement organisés (SLO) apparais- sent. Le transport par autocars ne s’épuise pas et il est primordial de trouver des solutions viables pour réduire son empreinte carbone. Cependant, est-ce que les carbu- rants alternatifs, souvent nommés biocarburants ou agricarburants, sont adaptés à tous les usages et à tous les véhicules en exploitation, en particulier pour le transport routier de voyageurs ? Malheureusement, la réponse n’est pas oui dans tous
les cas. À l’heure actuelle, seul le gasoil B7, contenant 7% de com- posants issus de la filière agricole ou du recyclage des huiles alimen- taires usagées, est distribué dans les stations-services en France et en Europe.
Pour utiliser des carburants alter- natifs, les transporteurs doivent s’équiper de cuves sur leurs dépôts permettant le ravitaillement de leur flotte de véhicules. S’il y n’a pas de contrainte réglementaire particulière pour le stockage de ce type de car- burant en comparaison à celui d’un gasoil traditionnel, le fait de devoir se ravitailler systématiquement au dépôt limite le rayon d’action des véhicules au quotidien.
Un usage habituel
L’utilisation de biocarburant permet- tra d’effectuer des services réguliers en faisant le plein aux dépôts de l’entreprise. Ainsi, les transports sco- laires, les lignes urbaines et périur- baines, les lignes régulières régio-
nales ou les services de transport occasionnel régionaux peuvent être réalisés en utilisant des carburants alternatifs. L’ED95 est le parfait can- didat pour cela, il permet de réutiliser des déchets viniques et de la trans- formation de la betterave entre au- tres, donc en circuit court directe- ment en France.
S’il provoque une surconsommation du moteur, celle-ci est compensée, en grande partie, par son coût net- tement plus bas que le gasoil tra- ditionnel. De plus, il permet le réem- ploi de déchets et donc une valori- sation de ceux-ci, tout en réduisant fortement la pollution lors de son utilisation face au gasoil fossile. Pour les grandes lignes européennes et les transports touristiques, les transporteurs peuvent se tourner vers des carburants de type XTL/HVO qui sont des gasoils syn- thétiques avec des caractéristiques similaires au gasoil fossile. Il n’y a
18 - MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - MARS 2021
Des alternatives au gas mais pour quels usages