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  Opérateurs & réseaux
les « petites lignes »
      ainsi que 3 à 6 emplacements vé- los. Sa vitesse maximale en ex- ploitation commerciale sera de 100km/h. A ce jour, nous avons étudié 37 lignes en France où il pourrait être potentiellement utilisé. Pour toutes ces lignes, la moyenne des distances inter-gares est de 3 kilomètres. J’ajoute que le sys- tème pourra potentiellement fonc- tionner 7j/7 et 24h/24 ». La mo- torisation sera électrique sur bat- teries, avec un prolongateur d’au- tonomie fonctionnant à l’hydrogène ou au GNV, en fonction du projet de territoire des lignes où Taxirail circulera.
Un système taillé
sur mesure
Quelles sont exactement les lignes pour lesquelles Taxirail a été conçu ? « Ce sont quasi exclusi- vement des lignes à voie unique non électrifiées UIC 7 à 9 qui n’ac- cueilleront pas d’autres trains de voyageurs commerciaux, explique Régis Coat. Nous avons étudié des lignes allant de 10 à 90 kilo- mètres mais la moyenne est de 30 kilomètres. Des collectivités avec qui nous sommes en contact comptent profiter des dispositions de l’article 172 de la LOM pour mettre en place nos modules sur les lignes concernées ». Les col- lectivités intéressées par Taxirail voient en celui-ci un moyen d’aug- menter l’attractivité de leur terri- toire, de l’aménager, mais égale- ment de garantir le droit à la mo- bilité pour tous et de favoriser le report modal avec tous les avan- tages induits. Cependant, n’est pas ligne Taxirail qui veut. « Ce sont essentiellement des lignes
servant à rabattre vers les lignes structurantes ». La crainte d’une spécialisation totale (voire obli- gatoire) à Taxirail est agitée par certains, mais est précisée par Régis Coat : « Pour la cohabitation avec d’autres trains, le cas maximal possible est celui d’une ligne par- tagée entre les modules Taxirail et environ 2 trains de fret/jour ainsi que des trains touristiques. Dans ce cas, la circulation des trains de fret et touristiques s’ef- fectuerait sous procédure d’ex- ploitation spécifique pour garantir une sécurité totale. Nous discutons activement avec la DGITM sur ce point ». Car les modules Taxirail circuleront en autonomie de niveau GOA 4 : « le véhicule ne prend pas de décisions lui-même. Sa localisation est au mètre près et s’il détecte un obstacle devant lui, il s’arrêtera et contactera le PCC. C’est l’opérateur du PCC qui jugera
Sur notre segment du train très léger autonome, nous disposons d’une grande avance sur les plans technique, technologique
et conceptuel.
de la situation et prendra la déci-
sion de reprise du trafic ou d’in- tervention de l’équipe Voies. Si l’équipe Voies est appelée, elle ira retirer l’obstacle. Cette équipe sera polyvalente car elle participera à une présence humaine dans les gares et aura une fonction de re- lation avec les voyageurs ».
Une technologie de pointe
Les modules seront fortement di- gitalisés. En effet, ils seront connec- tés, ce qui servira pour l’exploitation, avec des GPS et odomètres pour leur positionnement sur la ligne, « ce qui ne nécessitera pas forcé- ment une signalisation sur la voie » mais également pour la mainte- nance, qui sera réalisée au sein d’un atelier situé sur la ligne. Cependant, beaucoup de lignes UIC7à9sontdansunétatdedé- crépitude avancé de leurs instal- lations. Pour sa mise en place,
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 © RÉGIS COAT/LA VOIX DU NORD




















































































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