Page 30 - MOBILITES MAGAZINE N°51
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 Opérateurs & réseaux
 « Taxirail nécessitera le plus souvent une remise en état des voies car on ne peut pas les utiliser telles qu’elles sont, notamment en (re)créant des voies de croisement dans certaines gares en fonction des lignes ». Régis Coat affirme néanmoins que « cela coûtera bien moins cher que les 700 000 € au kilomètre actuels. En effet, les mo- dules Taxirail sont bien plus légers qu’un train classique. Les trains de fret seront certes plus lourds mais ne dépasseront pas 40 km/h. Les contraintes exercées sur la voie ne seront pas les mêmes qu’avec un train classique. Quant aux ou- vrages d’art, il y aura moins de contraintes, notamment vibratoires. Il faut de toute façon faire une étude de l’ouvrage concerné. D’une manière générale, l’exploitation des Taxirail coûtera moins cher que l’exploitation actuelle ». Comment le voyageur lambda pourra-t-il utiliser Taxirail ? Là en- core, Régis Coat l’explique simple- ment : « pour l’exploitation, quelle que soit l’heure, il faudra réserver pour accéder au service, pour pré- dire la charge des modules en cir-
culation et adapter leur nombre. Cela se fera soit via une application télématique soit via une borne d’appel en gare spécifiée pour nos besoins. Cette borne reste néces- saire car tout le monde ne dispose pas d’un smartphone ».
Un quasi transport
à la demande
Selon son promoteur, les systèmes d’exploitation du Taxirail semblent très simples. « En heure de pointe, ce sera un fonctionnement à la fré- quence. Et comme il n’y aura pas de machiniste, on peut adapter les horaires aux besoins des voya- geurs. En effet, la capacité maxi- male sera d’une UM 3 de modules Taxirail », annonce Régis Coat. Une précision importante : « ce sera un attelage virtuel, qui fait que les vé- hicules se suivront sans se toucher. Cela fonctionnera notamment avec un laser qui détectera les mouve- ments du véhicule précédent et qui s’adaptera en temps réel à sa vi- tesse ». Quant aux heures creuses, le fonctionnement sera à la de- mande, basé sur le principe d’un « ascenseur horizontal : lors de la
réservation, le client va demander un module à une heure H. Si per- sonne d’autre n’a déjà réservé, le module se présentera à l’heure H demandé. Mais si quelqu’un a déjà réservé un module, alors le sys- tème va lui préciser que le module se présentera dans une amplitude de 5 à 15 minutes. Et le module emmènera le client jusqu’à l’arrêt souhaité et marquera des arrêts en cours de route pour laisser monter et descendre les autres clients ayant également réservés ». Le concept Taxirail apparît donc à un stade avancé de développe- ment. « Sur notre segment du train très léger autonome, nous dispo- sons d’une grande avance sur les plans technique, technologique et conceptuel », affirme Régis Coat. Une première étude de faisabilité sur la ligne Bréauté-Port-Jérôme (76) vient d’être signée avec la communauté d’agglomération Caux-Seine. Une expérimentation avec un démonstrateur devrait sui- vre en 2022. Mobilités Magazine a déjà pris rendez-vous pour être présent... z
JÉRÉMIE ANNE
30 - MOBILITÉS MAGAZINE 51 - SEPTEMBRE 2021
 

























































































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