Page 51 - MOBILITES MAGAZINE n°66
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  La Commission Européenne fait ses propositions autour du «  zéro émission  »...
 (terres rares, métaux précieux et compo- sants comme le graphite ou les micro- processeurs). Dans un élan associant vœu pieux et pensée auto-réalisatrice, elle annonce que ce plan réduira les coûts de l’énergie et d’exploitation des véhicules. Les tendances observées depuis 2022 autour des prix de l’électricité ou du coût des batteries de traction démentent ces propos. Le quatrième point révèle l’hostilité de la Commission à l’égard des carburants renouvelables bas carbone. Elle estime qu’ils pourraient constituer une incitation
à réorienter vers le transport routier des carburants nécessaires pour décarboner d’autres secteurs comme le transport aérien, où les alternatives sont encore plus rares. Ce point concentre les critiques de l’IRU qui rappelle qu’il y a 7 millions de véhicules industriels circulant en Europe, et que réduire la part des immatriculations de véhicules neufs à moteur thermiques à 10  % en 2040 ne constitue pas une inci- tation au développement de cette filière, pourtant contributrice à la réduction des émissions de dioxyde de carbone.
Les commentaires de l’ACEA
L’ACEA(3) a rapidement réagi aux proposi- tions de la Commission européenne fixant de nouveaux seuils, sévérisés, d’émissions de CO2 pour les véhicules industriels aux échéances de 2030 et 2040. Ainsi, la Directrice générale de l’ACEA, Sigrid de Vries, a déclaré : « nous sommes préoc- cupés que les constructeurs soient seuls pénalisés par de fortes amendes [même] si les autres parties prenantes ne rem-
plissent pas leurs obligations afin de rendre tout ceci pos- sible, en particulier vu le faible niveau d’ambition dont les Etats membres font preuve
1/ JTF : Just Transition Fund
2/ ESF+ : European Social Fund Plus
3/ ACEA Association des constructeurs européens d’au- tomobiles. Comprend plusieurs commissions dont une dédiée aux véhicules industriels (transports de mar- chandises comme de voyageurs). Cette dernière est pré- sidée par Martin Lundstedt, également P-DG de Volvo Group AB.
Vœux pieux sur l’emploi ?
Le cinquième point évoque l’impact sur l’emploi. Elle reconnaît que cette trans- formation engage l’intégralité de la chaîne de valeur du véhicule industriel. Elle pro- clame que ces objectifs apporteront « un impact positif net en terme macro-écono- mique sur l’emploi », tout en se gardant bien de faire des estimations chiffrées. Afin de rassurer, le document de la Commission mentionne les programmes
(1)
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d’aides comme JTF
le plan Facilité de rétablissement et rési- lience (Recovery and Resilience Facility). Elle cite les bénéfices autour de la pro- duction de batteries, de composants élec- troniques ou énergétiques. Paradoxe : sur les deux premiers points, l’Europe est dra- matiquement dépendante de l’Asie, et tout particulièrement de la Chine. On retrouve là encore le tropisme du vœu pieux.
, ESF+
, InvestEU,
  Martin Lundstedt, Président de la commission des véhicules industriels au sein de l’ACEA et P-DG de Volvo Group,
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