Page 50 - MOBILITES MAGAZINE n°66
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 Transport routier de voyageurs / EUROPE
La Commission Européenne fait ses propositions autour du « zéro émission »...
  Après avoir présenté ses projets autour d’Euro VII, la Commission européenne a révélé le 14 février 2023 ses nouveaux objectifs autour de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport.
Le transport de voyageurs n’est pas épargné par la sévérisation. En parti- culier les constructeurs d’autobus urbains, qui se voient assigner un objectif de 100  % d’immatriculations dites « zéro émission » à l’échéance de 2030 ! La Commission se justifie en évoquant les facilités à faire migrer les autobus urbains vers l’électricité. Notamment en raison de la planification possible des services et de l’autonomie, prévisible, des véhicules. Les autocars seraient quant à eux assu- jettis au même régime que les véhicules
de transport de marchandises, à savoir une réduction des émissions de 45 % à échéance 2030 ; de 65 % pour 2035 et 90  % à l’horizon 2040.
Quand l’incohérence
fait une politique
Dans un jeu de questions-réponses publié le même jour à destination de la presse, la même Commission trahit quelques inco- hérences. Ainsi, au premier point, le texte mélange réduction des gaz à effet de serre et polluants atmosphériques, en présen-
tant le CO2 comme un polluant. Or le dioxyde de carbone n’est pas un polluant atmosphérique mais un marqueur des émissions de carbone et un des gaz à effet de serre. Au-delà de cette incroyable erreur scientifique, elle se justifie en évo- quant la hausse de la part des transports dans le bilan global européen des émis- sions de gaz à effet de serre. Elle insiste sur la nécessité de cette sévérisation afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Comme l’IRU le rappelle dans un commu- niqué publié le même jour, c’est nier le rôle positif que jouent les transports de
voyageurs dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre puisqu’ils se subs- tituent à l’usage automobile.
D’une dépendance à l’autre
Parmi les avantages que la Commission revendique avec ces mesures, elle met en avant la baisse de la consommation de produits pétroliers. L’argumentaire évoque la dépendance de l’Union européenne aux énergies fossiles importées, tout en taisant celle qu’elle se crée via l’électro-mobilité
  Sigrid de Vries, Directrice générale de l’ACEA
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