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micomobilité / TROTTINETTE
et la multiplication préoccupante d’acci- dents de la route d’un nouveau genre. Le « mode doux » n’en est plus un dans l’esprit de nombreux habitants, piétons pour la plupart, mais aussi automobilistes, confrontés régulièrement à ce qui res- semble de plus en plus à un anarchique partage de l’espace public.
Enfin, quelques-autres remettent régu- lièrement en question la pertinence éco- logique de ces engins, fabriqués majori- tairement à bas prix à l’autre bout du monde, d’où une durée de vie très (trop ?) limitée ou trop souvent retrouvés dans certains plans d’eau (on pense notamment aux différents canaux parisiens, ou aux Calanques marseillaises), ce qui fait d’ail- leurs l’objet de plusieurs reportages télé- visés à charge...
Le temps de la prise
de conscience
En 2019, le gouvernement français, dans le cadre de la loi LOM, tente d’encadrer le déploiement et l’usage de ces véhicules. Un décret paru en octobre de cette année- là encadre donc l'utilisation des trottinettes électriques. Il fixe en particulier un âge minimum de 12 ans pour les usagers, limite la vitesse à 25 km/h, en interdit la circu- lation sur les trottoirs (sauf exception locale) et l'usage à plusieurs. Il oblige les trottinettes à être équipées de feux de position avant et arrière, de catadioptres, d'un système de freinage et d'un avertis- seur sonore. Comme pour les autres véhi- cules, il est aussi interdit de téléphoner ou de porter des écouteurs en condui- sant.
Parallèlement, certaines agglomérations, visiblement peu convaincues du bienfondé de continuer l’expérience, interdisent tout simplement le déploiement des trottinettes en free-floating (on pense par exemple en Europe à Barcelone et Madrid). D’autre,
comme la mairie de Paris tentent dès fin 2018 d’encadrer leur usage. Elle lance donc une campagne de communication pour garantir le respect de la sécurité des piétons ; préconise la verbalisation des utilisateurs roulant sur les trottoirs (135 €) ; verbalise les stationnements gênants ; crée des espaces de stationnement iden- tifiés et marqués au sol. Enfin, elle impose une charte pour les opérateurs, réclame le partage des données récoltées par ces derniers, et met en place une redevance pour chaque engin en service dans la ville.
Dans le même temps, un peu partout, le nombre de trottinettes en libre-service se trouve limité pour chaque opérateur, qui doit désormais répondre à un cahier des charges, généralement appelé « appel à projets » plutôt qu’appel d’offres, comme à Lyon en octobre 2022, et être sélectionné par les services de la mairie concernée. Selon ces principes, ne restent finalement à Paris en 2019 que trois opérateurs : Lime, Dott et Tier Mobility.
Ces derniers réagissent d’ailleurs assez rapidement en multipliant la communica-
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