Page 12 - MOBILITES MAGAZINE N°62
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 Transport routier de voyageurs / INTERVIEW
« Le logiciel de
la transition énergétique ne tient plus dans notre secteur »
  Après un été chaotique placé sous le signe de la quête de conducteurs, une rentrée scolaire difficile quand il s’est agit d’organiser des services avec un personnel réduit, voici que l’automne s’annonce délicat avec l’échéance du mur de la dette PGE et l’explosion des prix de l’énergie... Le monde des transports routiers de voyageurs est entré dans une période hivernale. Point de vue et commentaires exclusifs de Jean- Sébastien Barrault, président de la Fédération Nationale du Transport de Voyageurs.
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: Quel premier bilan pouvez- vous tirer de la rentrée scolaire 2022, annoncée sous haute tension cet été ? Jean-Sébastien Barrault : la rentrée scolaire a été particulièrement compliquée et la situation l’est toujours pour la pro- fession. Nous avions anticipé très tôt un manque de 7 à 8 000 conducteurs, et ce compte-tenu, à la fois des remontées de nos adhérents et des délais de formation de nouveaux conducteurs. Comme tout le monde a pu le constater, nous avons décidé de médiatiser ces difficultés, et nos adhé-
rents se sont retrouvés moins seuls face à cette situation. D’autant que l’Etat s’est finalement emparé du problème en met- tant en avant le plan d’urgence présenté par nous en 2021.
: Concernant le nombre exact de conducteurs manquants,
comment peut-on expliquer les différences de chiffres constatés entre ceux que la profession mettait en avant, et ceux parfois présentés par les régions ou le gouvernement ?
JSB : Concernant les chiffres de la pénurie de conducteurs, les régions ont en effet donné des chiffres plus optimistes que les nôtres, annonçant un manque de l’ordre de 4 500 personnes.
En fait, tout le monde dit vrai. Durant l’été, les transporteurs ont adapté leur offre en les retravaillant à la baisse. Les régions ont donc tenu compte de cette dégradation des services dès fin août dans leur pré- sentation de la situation. Par ailleurs, les entreprises ayant mobilisé toutes les per- sonnes disposant d’un permis D pour la rentrée, la situation s’est avérée moins tendue le jour venu. Il faut saluer en cela les chefs d’entreprises qui ont subi une pression énorme tout l’été.
En revanche, il y a toujours des manques importants dans la plupart des régions, car le problème n’est pas résolu, tandis que la situation de mobilisation totale sur les services scolaires ne pourra pas durer. Quant à la patience des familles qui font
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