Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°62
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Transport routier de voyageurs / INTERVIEW
immanquablement vers le bas, des fiches de bonnes pratiques devraient ainsi voir le jour.
: A quel horizon les premiers fruits de ce groupe de travail seront-
ils perceptibles ?
JSB : Nous faisons tout pour que cela aille vite, et la vraie nouveauté, c’est que ce plan d’action a été validé par tout le monde, de Matignon à l’Elysée.
: Comment abordez-vous le problème salariale des conducteurs ? JSB : Il faut d’abord rappeler que nous avions déjà revalorisé les salaires de 5 % (7,5 % pour les conducteurs scolaires) en août dernier. Dans le contexte du moment, avec une inflation qui met en dif- ficulté nos salariés, les négociations vien- nent d’être réouvertes à la demande des syndicats.
: Quelle est justement l’impact de l’inflation galopante des
coûts de l’énergie sur le secteur des transports routiers de voyageurs ? JSB : Après deux années de crise Covid, qui ont mis à mal la santé des entreprises, celles-ci sont aujourd’hui dans une situa- tion particulièrement délicate. Par exemple, les clauses de revalorisation dans nos contrats, du fait de leur périodicité annuelle, ne sont pas adaptées aux augmentations que nous subissons aujourd’hui. Même son mode de calcul pose question, puisque l’abattement sur le prix des carburants, qui va prochainement se terminer, n’est pas considéré dans le mode d’indexation. Quant au prix du GNV, vers lequel se sont tournées beaucoup d’entreprises pour se conformer aux attentes des collectivités en matière de transition écologique, le prix du kg a été multiplié par 10 ou 15, ce qui n’est pas tenable.
: Cette crise économique remet-elle en cause la transition
écologique du secteur ?
JSB : Oui, cette crise montre clairement que le logiciel de la transition énergétique ne tient plus dans notre secteur. Il faut totalement le repenser et se poser les bonnes questions, notamment sur la place des énergies alternatives et sur la valori- sation des biogaz. Il en va d’ailleurs de même des Zones à Faibles Emissions. Des discussions doivent être entamées sérieu- sement dès maintenant avec les collecti- vités, car nous voulons que les motorisa- tions Euro VI bénéficient de dérogations, ou d’un délai.
Des discussions doivent être entamées sérieusement dès maintenant avec les collectivités, car nous voulons que les motorisations Euro VI bénéficient de dérogations, ou d’un
délai “
: Le gouvernement a lancé une commission étudiant les pistes
d’économie d’énergie dans chaque secteur, comment abordez-vous ce sujet ?
JSB : Nous pensons que les premiers 10 % d’économie d’énergie seront plus ou moins faciles à atteindre à travers une série de gestes simples à mettre en appli- cation dans les sociétés. Au-delà, les gains seront sans doute beaucoup plus complexes à obtenir.
: Dans ce contexte déjà peu engageant pour les entreprises, se posait aussi la question de la dette
des PGE contractés pendant la crise Covid, qu’en est-il à ce jour ?
JSB : Nous n’avons clairement pas été entendus par l’Etat quand nous avons demandé un nouvel échelonnement des remboursements. Je crains que le plus dur ne soit désormais devant nous. Des sociétés sont d’ores et déjà en très grande difficulté un peu partout en France, d’autant que l’accès au financement s’avère aujourd’hui de plus en plus difficile pour beaucoup de sociétés déjà fortement endettées.
: Dans ce paysage morose, doit-on considérer la tenue d’Autocar Expo à la mi-octobre comme un rayon de soleil ?
JSB : Peut-être peut-on le voir sous cet angle en effet. Ce salon, un événement FNTV dont nous avons confié la mise en œuvre au Clés de l’Evénement, sera jus- tement pour nous une excellente occasion de travailler sur la transition énergétique, notamment grâce au soutien des expo- sants.
Propos recueillis par Pierre Cossard
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