Page 26 - MOBILITES MAGAZINE N°62
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 Transport routier de voyageurs / PRISE EN MAINS
surprend car les pas varient sensiblement : de seulement 63 cm derrière le conduc- teur on passe à 70 cm puis à 72,8 et enfin 73,9 cm côté gauche. Côté droit on passe de 63 cm en première rangée à 71 cm puis 73,3 cm après la porte passagers et enfin
74,8cm dans les places en porte-à-faux arrière. Irizar propose plusieurs exécutions de sièges, du plus basique, non réglable et à dossiers fins pour le scolaire (éven- tuellement dotés de coques anti-vanda- lisme) aux sièges inclinables comme ici.
Nos passagers ont trouvé que les mousses de sièges étaient très (trop) fermes. Mais l'acheteur a vraiment le choix en la matière. On peut même y monter (évidemment en option) des sièges prévus pour des Irizar i6S, c'est dire !
  L'Irizar i4 dans sa version 15 m GNV impressionne. Ce n'est les plus intelligentes et sécurisantes qui soient car non tem-
clairement pas le genre d'engin que l'on confie aux débu- tants. D'autant que le parcours de la prise en mains reprenait le tracé réel de la ligne Rennes à Pontivy. L'approche à
certains arrêts ou l'entrée dans le centre- ville de Pontivy furent assez techniques, voire tactiques. On a pu apprécier la mania- bilité de l'engin (merci les deux essieux direc- tionnels) et l'excellence de sa direction qui réussit un sans fautes absolu : bien assistée, un filtrage très satisfaisant (merci les roues avant indépendantes) tout en demeurant
informatif et un très bon rayon de braquage. Demeure, évi- demment la question de l'insertion à cause du gabarit et la surveillance du porte-à-faux arrière en raison du balayage du 3e essieu directionnel. Une fois de plus, on regrette l'im- bécilité de notre réglementation nationale qui pénalise fis- calement ou aux péages les véhicules 3 essieux. En effet, en termes de stabilité (le vent soufflant par rafales tempé- tueuses fut intraitable), confort de roulement, puissance de freinage et répartition des charges, cette silhouette est une référence. Le poste de conduite vous rappelle instantanément que vous êtes à bord d'un Irizar sur chassîs Scania : l'ergo- nomie des commandes est typiquement Irizar avec son pupitre en main gauche regroupant toutes les commandes usuelles (incluant celle des portes). Autre marque de fabrique ibérique : la porte de soute à pantographe côté droit comman- dée depuis le poste de conduite. Une option, certes, mais fort pertinente pour un car de ligne. Les portes obéissent promptement aux injonctions ce qui est appréciable, en particulier à l'avant. Quant au volant et aux afficheurs, ils portent, évidemment, la marque du Griffon. La combinaison des deux détonne mais se révèle très plaisante à l'usage. On a particulièrement apprécié les commandes de pro- grammateur de vitesse et l'ergonomie du frein de parc. En outre, Scania monte une des aides en démarrage en côte
 porisée. C'est l'action sur l'accélérateur qui désinhibe le
système. Une référence dont la concurrence ferait bien de
s'inspirer. La boîte robotisée Scania Opticruise s'est révélée
très convaincante sur le parcours mais en manœuvres de
précision, pour une meilleure précision et préserver l'em-
brayage, il ne faut pas hésiter à demander au levier la sélection
de re
de la 2 , voire de la 1 . A propos d'accélérateur, celui-ci est
plus que jamais un outil à utiliser avec subtilité. En effet, même sans recours au rétro-contact, son enfoncement conditionne grandement le comportement du moteur et de la boîte de vitesses. Pour une bonne dynamique, notamment en côte ou lors d'insertions sur les voies rapides, il ne faut pas hésiter à le solliciter franchement. Dès lors la chaîne cinématique travaille sur les hauts régimes favorisant le travail en puissance. Le couple n'est clairement pas impres- sionnant et on s'en rend compte dans les montées, mais on apprécie la grande douceur de marche et la disponibilité du moteur qui accepte de reprendre à 1000 tr/mn avec bonne volonté et civilité. La boîte de vitesses à l'intelligence (en mode standard) de travailler sur l'étendue des régimes moteur. Le confort de conduite est excellent et évoque davantage un autocar de tourisme qu'un autocar de ligne. Direction et suspension font un sans fautes. Seuls quelques bruits de mobilier vous ramèneront à la réalité du lignard. Si la rétrovision est meilleure qu'à bord du Scania Interlink, la satisfaction n'est pas totale à ce chapitre en raison d'un mât de rétroviseur droit tremblotant, et d'un miroir grand angle côté gauche partiellement occulté par le store pare- soleil. En outre, ce rétroviseur gauche peut, à l'arrivée aux ronds-points, gêner la vision directe. Notez qu'un individu malfaisant ayant démonté en cours de journée l'embout NGV1 à la station Avia Primagaz de Vern-sur-Seiche nous fûmes très heureux d'utiliser l'embout NGV2 prévu en série par Irizar et Scania ! Comme quoi, la présence des deux ori- fices n'est pas une futilité !
   26 MOBILITÉS MAGAZINE 62 - OCTOBRE 2022
 L’avis du conducteur / Irizar i4 H GNV 15 m
















































































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